Livre Bleu Diplomatique 2024
2 Les perspectives diplomatiques du Japon
L’ordre international tel que nous le connaissons aujourd’hui est grandement remis en question, que ce soit par la Russie qui poursuit son agression en l’Ukraine ou par la communauté internationale qui se diversifie avec notamment une montée en puissance de pays émergents et en développement, désignés aujourd’hui comme « pays du Sud global ». Un tel contexte est une réelle mise à l’épreuve pour le système multilatéral centré sur les Nations unies. Cela alors que l’humanité fait face à des défis majeurs, qu’ils soient connus comme le changement climatique ou nouveaux comme les cyberattaques, la manipulation de l’information et la diffusion de la désinformation. Ces problématiques doivent être considérées indépendamment, des frontières et des valeurs : plus que jamais, les nations doivent coopérer.
Le Japon doit saisir cette vague de changements majeurs qui secoue la communauté internationale et la place à un tournant de son Histoire. L’objectif est double : d’une part, garantir la paix, la sécurité et la prospérité de son territoire et de son peuple ; de l’autre, participer de manière proactive à la création d’un environnement international pacifique et stable en maintenant et en renforçant l’ordre international fondé sur les valeurs et les principes que sont la liberté, la démocratie, les droits de l’Homme et l’État de droit. À cette fin, le Japon doit développer une diplomatie qui place la « dignité humaine », valeur la plus fondamentale, en son centre et qui conduit le monde vers la coopération plutôt que vers la division et la confrontation.
Le Japon n’a cessé de suivre la voie d’une nation pacifique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, contribuant à la paix, à la stabilité et à la prospérité de la région Asie-Pacifique et de la communauté internationale, et œuvrant au maintien et au renforcement de l’ordre international libre, ouvert et fondé sur l’État de droit. Le Japon a également développé une diplomatie ciblée avec tous les pays, respectant la diversité de chacun, s’appuyant sur des perspectives partagées pour discuter des problématiques communes, et proposant un soutien à la mesure des besoins de ses partenaires. Parallèlement, le Japon s’est fait porte-étendard du libre-échange et a promu pour notre système commercial multilatéral un ordre économique libre et équitable fondé sur des règles, ce tout en coopérant avec les pays en développement sur la base du principe de la sécurité humaine et en s’attaquant aux problématiques mondiales, comme la réalisation des ODD, par le biais notamment d’un soutien au développement des capacités. Enfin, il a contribué activement au désarmement et à la non-prolifération nucléaires, ainsi qu’aux efforts internationaux de consolidation de la paix.
La confiance et les attentes que le monde accorde au Japon en vertu de tous ces efforts est aujourd’hui la pierre angulaire de la diplomatie japonaise. Alors que le monde se trouve à ce tournant de son Histoire, le Japon continuera à mener une diplomatie en accord avec les objectifs de politique fondamentale suivants : (1) garantir les intérêts nationaux du Japon, (2) renforcer sa position dans le monde, (3) rester à l’écoute de ses concitoyens et mener une diplomatie qui soit comprise et soutenue par la population. Le Japon étant désormais confronté lui-même à l’environnement sécuritaire le plus dégradé et le plus complexe de son histoire récente, il mettra en œuvre avec constance sa stratégie de sécurité nationale afin d’assurer la sécurité et la prospérité de son peuple et de maintenir et de renforcer l’ordre international libre, ouvert et fondé sur l’État de droit.
L’année 2024 verra l’organisation d’élections importantes dans différentes parties du monde. C’est une phase décisive qui s’ouvre pour la planète entière, et notamment pour l’Ukraine et le Moyen-Orient. C’est dans ce contexte que le Japon accueillera plusieurs rencontres internationales importantes comme la dixième réunion des dirigeants des îles du Pacifique (PALM) ou la réunion ministérielle de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD). 2024 marquant également les 70 ans de la coopération internationale japonaise. Le Japon saisira cette occasion pour communiquer activement sur le sens profond et les perspectives de son aide publique au développement (APD), l’un de ses outils diplomatiques les plus importants, et en approfondir la compréhension du public. Le Japon travaillera en étroite collaboration avec le reste de la communauté internationale pour prendre l’initiative dans la recherche de solutions face aux problèmes de plus en plus nombreux auxquels le monde est confronté.
(1) Maintenir et renforcer l’ordre international libre, ouvert et fondé sur l’État de droit
L’État de droit est le fondement de la paix et de la prospérité pour toutes les nations. Le Japon continuera à mener une diplomatie globale fondée sur le dialogue et la coopération afin de maintenir et de renforcer un ordre international libre, ouvert et fondé sur l’État de droit.
(a) Promotion de l’Indopacifique libre et ouvert (FOIP) fondé sur l’État de droit
La réalisation de l’Indopacifique libre et ouvert (FOIP) fondé sur l’État de droit est l’une des principales priorités de la diplomatie japonaise. En mars, le Premier ministre KISHIDA Fumio, alors en visite en Inde, a prononcé un discours politique intitulé « le nouveau projet japonais d’un « Indopacifique libre et ouvert » : collaborer avec l’Inde, un partenaire essentiel » pour présenter le nouveau projet du Japon pour le FOIP. Dans ce discours, il a clairement indiqué que le Japon attacherait une grande importance à « l’établissement de règles par le dialogue », au « partenariat d’égal à égal entre les États » et à une approche « centrée sur la personne », tout en maintenant les principes fondamentaux de défense de la liberté et de l’État de droit et de respect de la diversité, de l’inclusion et de l’ouverture.
Avec ce nouveau plan, le Japon définit les nouveaux « quatre axes majeurs » de la coopération dans le cadre du FOIP, afin de relever les défis qui sont apparus à la suite notamment de la pandémie de COVID-19 et de l’agression russe en Ukraine. Le premier axe vise à mettre l’accent sur l’État de droit comme moyen d’aborder la question la plus fondamentale de la défense de la paix. Le deuxième axe consiste à promouvoir une coopération réaliste et pratique à l’échelle de la région indopacifique, en intégrant un large éventail de sujets dans l’initiative FOIP, tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire, la santé mondiale et la cybersécurité. Le troisième axe vise à poursuivre la croissance économique d’une manière qui profite à tous en renforçant la connectivité à plusieurs niveaux. Le quatrième axe consiste à intensifier les initiatives en matière de sécurité et de sûreté dans l’espace maritime comme dans l’espace aérien.
En parallèle du développement de la coopération pour le FOIP, il est important de promouvoir une utilisation plus stratégique et plus efficace de l’APD. Concrètement, le Japon pourra mettre en place des programmes attrayants qui tireront parti de ses forces ou promouvoir une coopération de type offre qui serait force de propositions et ainsi encourager les partenariats public-privé pour répondre à terme aux besoins de chaque pays.
(b) La coopération avec les alliés et les pays affinitaires
La coopération avec les alliés et les pays affinitaires est essentielle à la promotion de l’ordre international libre, ouvert et fondé sur l’État de droit.
Le sommet du G7 de Hiroshima s’est tenu alors que la communauté internationale se trouve à un tournant de son Histoire. À l’issue de discussions axées sur le maintien de l’ordre international libre, ouvert et fondé sur l’État de droit comme perspective principale, les pays du G7 ont réaffirmé leur unité inébranlable. Avec les pays invités spécialement pour l’occasion dont l’Ukraine, ils ont discuté de la paix et de la stabilité dans le monde et ont reconnu l’importance de maintenir un ordre international libre et ouvert qui serait fondé sur l’État de droit et sur les principes de la Charte des Nations unies, y compris le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.
Le Japon présidera en 2024 la réunion des ministres des affaires étrangères de l’alliance « Quad » Japon - Australie - États-Unis - Inde. Saisissant cette occasion, il continuera à promouvoir une coopération concrète qui profitera réellement aux pays de la région en vue de la réalisation du FOIP.
Alors qu’un réchauffement entre le Japon et la Corée du Sud est en bonne voie, la coopération entre le Japon, les États-Unis et la Corée du Sud progresse également de manière constante. S’appuyant notamment sur les résultats du sommet Japon - États-Unis - Corée du Sud qui s’est tenu à Camp David aux États-Unis en août 2023, les trois pays montreront que la coopération Japon - États-Unis - Corée du Sud contribue à la paix et à la stabilité dans la région. La sécurité euro-atlantique et la sécurité indopacifique étant indissociables, le Japon renforcera également sa coopération avec les pays européens, l’UE et l’OTAN.
(c) Répondre à l’agression russe en Ukraine
L’agression de la Russie contre l’Ukraine est un acte d’une grande brutalité qui ébranle les fondements mêmes de l’ordre international. En outre, la menace de la Russie d’avoir recours aux armes nucléaires ou d’en faire usage est inadmissible. Résolu, le Japon continuera à appuyer en faveur de sanctions contre la Russie et à promouvoir le soutien à l’Ukraine en coopération avec la communauté internationale et notamment avec le G7 afin de mettre fin à l’agression de la Russie et de parvenir à une paix juste et durable en Ukraine.
Par ailleurs, sur la base des résultats de la Conférence Japon - Ukraine sur la promotion du redressement économique de l’Ukraine qui s’est tenue le 19 février 2024 et à laquelle a participé le Premier ministre ukrainien Denys SHMYDAL, le Japon continuera à soutenir les efforts pour promouvoir encore plus fortement le redressement et la reconstruction de l’Ukraine par le biais d’une coopération public-privé.
(2) Répondre aux problématiques en matière de sécurité
Jamais le Japon n’a été confronté à un environnement sécuritaire aussi dégradé et complexe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est par la diplomatie qu’il protège son territoire, ses eaux territoriales, son espace aérien ainsi que la vie et les biens de ses citoyens.
(a) Des initiatives propres au Japon
La stratégie de sécurité nationale identifie en premier lieu les capacités diplomatiques du Japon comme un élément fondamental de sa sécurité globale. En associant diplomatie et défense nationale, le Japon développera une politique globale en matière de relations étrangères et de défense en combinant de manière organique et effective les multiples aspects qui font la réputation de son « soft power », une économie solide, des capacités technologiques avancées ou encore la richesse de sa culture. En outre, le Japon poursuivra la mise en place de son aide publique à la sécurité (OSA) et œuvrera activement à la promotion de la cybersécurité et de la sécurité économique.
S’agissant de la guerre de l’information dans la sphère cognitive à l’échelle mondiale par la manipulation de l’information, y compris par la diffusion de la désinformation, le Japon procédera à la collecte et à l’analyse de données sous différents angles pour une diffusion au moment le plus opportun, tout en construisant et en renforçant ses infrastructures de sécurité de l’information.
(b) Renforcer l’Alliance nippo-américaine
L’Alliance nippo-américaine est le pilier de la politique étrangère et de la sécurité du Japon, et le fondement de la paix et de la prospérité dans la région indopacifique. Le Japon et les États-Unis vont renforcer les capacités de dissuasion et de réaction de l’Alliance nippo-américaine, accentuer la crédibilité et la résilience de la dissuasion élargie4 et optimiser le dispositif des forces américaines au Japon. Le Japon mettra également tout en œuvre pour atténuer les incidences sur les communautés locales, notamment en transférant dès que possible la base aérienne du corps des Marines (MCAS) de Futenma à Henoko, tout en maintenant une présence stable des forces américaines au Japon.
Parallèlement, s’appuyant sur les discussions menées dans le cadre de la deuxième réunion ministérielle du Comité consultatif de politique économique Japon - États-Unis (le « 2+2 » économique), qui a eu lieu en novembre, les deux pays continueront d’étendre et d’approfondir leur coopération dans le domaine économique d’un point de vue stratégique.
- 4 La force de dissuasion qu’un pays détient et met au service de ses alliés et d’autres pays
(c) Renforcer les liens avec les alliés et les pays affinitaires
Afin de renforcer la dissuasion, il est également important de construire et d’étendre un réseau à plusieurs niveaux entre les alliés et les pays affinitaires, en plus de l’alliance nippo-américaine. À cette fin, tout en utilisant des cadres tels que, entres autres, les accords Japon - États-Unis - Corée du Sud et Japon - États-Unis - Australie, le Japon renforcera sa coopération en matière de sécurité avec l’Australie, l’Inde, la Corée du Sud, les pays européens, les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), le Canada, l’OTAN, l’UE, les pays insulaires du Pacifique et d’autres encore.
Avec l’Australie, l’accord d’accès réciproque Japon - Australie est entré en vigueur en août 2023 et des exercices conjoints ont été organisés dans le cadre de cet accord. Le Japon continue de renforcer et d’étendre régulièrement sa coopération avec l’Australie dans le domaine de la sécurité afin de garantir la paix et la prospérité dans la région indopacifique.
Avec l’UE, l’OTAN et les pays européens, le Japon a renforcé la coopération en matière de sécurité en partant du principe que la sécurité euro-atlantique et la sécurité indopacifique sont indissociables. L’UE, l’OTAN et les pays européens s’intéressent de plus en plus à la région indopacifique. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères HAYASHI Yoshimasa a assisté à une réunion des ministres des affaires étrangères de l’OTAN en avril et, en juillet, le Premier ministre KISHIDA Fumio a assisté à un sommet de l’OTAN. En octobre, l’accord d’accès réciproque entre le Japon et le Royaume-Uni est entré en vigueur et, en décembre, le Japon, le Royaume-Uni et l’Italie ont signé le traité établissant une structure intergouvernementale pour le programme global de combat aérien (GCAP) (un accord sur le développement conjoint d’avions de combat de nouvelle génération). Le Japon continuera à promouvoir une coopération concrète avec les pays européens, l’UE et l’OTAN afin d’étendre leur engagement à l’Indopacifique.
(3) Diplomatie économique : ouvrir de nouvelles frontières
En ces temps de gravité et de complexité croissantes, le Japon ouvrira de nouvelles frontières en matière de diplomatie économique afin d’asseoir sa présence dans le monde par la force et la souplesse de sa puissance économique, en mettant l’accent sur les partenariats public-privé et en impliquant l’ensemble des acteurs du secteur y compris les start-ups. Désormais, l’économie japonaise devra tirer parti de la croissance des pays émergents et en développement qui composent les « pays du Sud global ». Le Japon déploiera ainsi une diplomatie économique détaillée et stratégique, qui prendra suffisamment en considération les particularités et les enjeux de chaque région.
(a) Développement et maintien d’un ordre économique libre et équitable fondé sur des règles
De nombreuses questions restent à traiter : réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour renforcer le système commercial multilatéral, maintenir les normes élevées de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), assurer la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat économique régional global (RCEP) de manière transparente, parvenir à une croissance durable et inclusive pour la région indopacifique par le biais du Cadre économique pour l’Indo-Pacifique (IPEF), établir des règles internationales relatives aux domaines innovants comme l’IA ou la libre circulation des données en toute confiance (DFFT).
En 2024, année marquant le 60e anniversaire de l’adhésion du Japon à l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), le Japon assurera en mai la présidence de la Réunion du Conseil au niveau des Ministres. Le Japon saisira cette occasion pour montrer son leadership dans le maintien et l’expansion d’un ordre économique libre et équitable fondé sur des règles, tout en travaillant en étroite collaboration avec ses alliés et les pays affinitaires.
(b) Efforts en matière de sécurité économique
Alors que le périmètre de la sécurité nationale s’étend aux domaines de l’économie, l’un des piliers importants de la diplomatie dans la nouvelle ère est de garantir l’indépendance économique, la supériorité et le caractère indispensable des technologies, en d’autres termes la sécurité économique. Afin de garantir sa sécurité économique, le Japon intensifiera ses efforts pour traiter les questions de sécurité économique, y compris la résilience de la chaîne d’approvisionnement et la lutte contre la coercition économique, en renforçant la coordination avec ses alliés et les pays affinitaires, en utilisant l’APD et en coopérant étroitement avec les secteurs public et privé.
(c) Lier et intégrer la durabilité sociale et environnementale à l’économie
Notre époque nous incite à associer et intégrer la durabilité sociale et environnementale à l’économie. Avec la participation active du secteur privé dans la poursuite des Objectifs de Développement durable (ODD), tels que l’environnement, les droits de l’Homme et l’égalité des sexes, le Japon agit pour créer un cercle vertueux dans lequel la société récupère les bénéfices des entreprises, tout en réalisant sa croissance économique.
Ainsi, le Japon impliquera diverses entités, y compris le secteur privé, dans la mise en œuvre de la coopération au développement. Concrètement, le Japon mettra en place la Charte de coopération au développement des coopérations de type offre en tirant parti de ses avantages ou encore des APD qui mobilisent des capitaux privés, qui génèreront une croissance de haute qualité dans les pays en développement et auront également une incidence positive sur la croissance japonaise. De plus, afin de soutenir activement le développement à l’international des entreprises japonaises et l’accroissement des exportations de produits alimentaires japonais, les missions diplomatiques à l’étranger apporteront une assistance solide aux entreprises japonaises qui se développent localement. En outre, pour stimuler la productivité et la croissance de l’économie japonaise, il est essentiel d’attirer des ressources humaines de haut niveau, des technologies de pointe et des fonds abondants en provenance de l’étranger pour créer de l’innovation et des emplois. Dans cette optique, le Japon encouragera activement les investissements directs au Japon par l’intermédiaire de ses missions diplomatiques à l’étranger.
Il est également important d’utiliser activement le soft power, qui comprend les attraits de la culture, des sciences et de la technologie japonaises, et l’innovation. Le Japon travaillera d’arrache-pied au succès de l’EXPO 2025 Osaka-Kansai et de l’Exposition Internationale Horticole 2027 Yokohama, qui représentent des occasions importantes de démontrer la force et la résilience de l’économie japonaise.
Le Japon encouragera une meilleure compréhension de son pays et favorisera la communication stratégique auprès d’autres pays, à commencer par le « Partenariat pour co-créer un avenir avec la prochaine génération : WA Project 2.0 » présenté lors du sommet spécial célébrant les 50 ans de l’amitié et de la coopération ASEAN-Japon en décembre. Le ministère des Affaires étrangères continuera de remplir son rôle en vue de l’inscription des mines d’or de l’île de Sado sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, en expliquant à la communauté internationale sa valeur exceptionnelle en tant que patrimoine culturel, et en menant des discussions approfondies avec les pays concernés.
De plus, s’agissant de la sûreté des déversements en mer de l’eau traitée au moyen du système ALPS5, nous continuerons de collaborer étroitement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et de fournir des informations détaillées tant au niveau national qu’international en toute transparence et sur la base de preuves scientifiques.
- 5 Les eaux sont traitées au moyen du système ALPS (Advanced Liquid Processing System) pour garantir que les éléments radioactifs autres que le tritium atteignent des niveaux inférieurs aux normes réglementaires en matière de sûreté. Les eaux traitées par ALPS sont ensuite suffisamment diluées pour que la concentration d’éléments radioactifs, y compris le tritium, soit bien inférieure aux normes réglementaires de sûreté, avant d’être finalement déversées dans l’eau de mer.
(4) Les relations diplomatiques avec les pays voisins
Afin de maintenir la paix et la sécurité sur son territoire et dans la région, le Japon abordera de front les sujets sensibles tout en établissant des relations stables avec ses voisins.
(a) Relations entre le Japon et la Chine
Bien qu’il y ait différentes possibilités entre le Japon et la Chine, il existe un certain nombre de défis et de préoccupations, notamment des tentatives unilatérales de la Chine de modifier le statu quo par la force en mer de Chine méridionale et en mer de Chine orientale et ce, y compris dans les eaux autour des îles Senkaku, ainsi qu’une série d’activités militaires menées par la Chine, dont celles coordonnées entre la Chine et la Russie. La paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan sont également importantes. Le Japon est par ailleurs très préoccupé par la situation des droits de l’Homme en Chine et par la situation à Hong Kong.
Dans le même temps, le Japon et la Chine ont une grande responsabilité dans la paix et la prospérité de la région et du monde. Il est important que le Japon et la Chine s’efforcent de bâtir une « relation constructive et stable » en plus de promouvoir de manière globale une « relation mutuellement bénéfique fondée sur des intérêts stratégiques communs ». Le Japon affirmera fermement sa position, exhortera la Chine à avoir une attitude responsable tout en poursuivant le dialogue sur de nombreux sujets sensibles, en coopérant sur les questions communes.
(b) Relations entre le Japon et la Corée du Sud
Le Japon continuera à communiquer étroitement avec la Corée du Sud, un pays voisin important, à différents niveaux, afin d’élargir la coordination et la coopération dans un plus grand nombre de domaines et de travailler ensemble en tant que partenaires pour ouvrir la voie à une nouvelle ère de relations bilatérales.
Compte tenu de la gravité de l’environnement sécuritaire dans la région indopacifique, une coopération étroite entre les deux pays est plus que jamais nécessaire. Alors que les relations entre le Japon et la Corée du Sud reprennent et continuent de s’améliorer, les deux pays renforceront également leur coordination sur les questions mondiales. Concernant l’île de Takeshima, qui constitue un territoire appartenant au Japon, tant à la lumière des faits historiques qu’en vertu du droit international, le Japon traitera la question avec détermination sur la base de cette position cohérente.
(c) Coopération trilatérale entre le Japon, la Chine et la Corée du Sud
D’un point de vue général, la coopération trilatérale entre le Japon, la Chine et la Corée du Sud est importante pour la paix et la prospérité régionales et mondiales. Sur la base des discussions qui ont eu lieu lors de la réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud en novembre, qui s’est tenue pour la première fois depuis environ quatre ans, le Japon soutiendra les efforts de la Corée du Sud, qui assure la présidence, en vue d’organiser un sommet trilatéral dans les meilleurs délais.
(d) Relations entre le Japon et la Russie
Les relations entre le Japon et la Russie continuent à être difficiles en raison de l’agression de l’Ukraine par la Russie, mais le Japon maintiendra fermement sa politique visant à parvenir à un accord de paix et à résoudre la question des Territoires du Nord. En outre, le Japon traitera de manière appropriée les questions qui doivent être abordées avec la Russie, en tant que pays voisins, telles que celles liées aux activités économiques, comme la pêche et la sécurité maritime, du point de vue des intérêts nationaux du Japon dans le cadre de sa diplomatie globale.
Par ailleurs, la reprise des programmes d’échange au sujet des quatre îles des Territoires du Nord constitue l’une des grandes priorités dans les relations entre le Japon et la Russie. Le Japon continuera à demander instamment à la Russie de reprendre ces programmes, en insistant particulièrement sur les visites aux cimetières.
(e) La Corée du Nord
En ce qui concerne les relations avec la Corée du Nord, le gouvernement japonais œuvre, conformément à la Déclaration de Pyongyang, à régler le passé malheureux et à normaliser ses relations avec la Corée du Nord, et fait face aux différents contentieux comme les enlèvements ou le programme nucléaire et balistique, en ne laissant aucune problématique de côté.
En particulier, le problème des enlèvements constitue un problème humanitaire et temporel ne souffrant aucun délai, en raison du vieillissement des familles des personnes enlevées. Le Japon continuera à faire tout son possible pour obtenir au plus tôt le retour au pays de toutes les personnes enlevées.
Les lancements de missiles balistiques et d’autres types de missiles par la Corée du Nord représentent une menace grave et imminente pour la sécurité nationale du Japon. Ils menacent la paix et la sécurité de la région et de la communauté internationale dans son ensemble, ce qui est totalement inacceptable.
Tout en veillant à la mise en œuvre intégrale des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, le Japon continuera d’appeler au démantèlement complet des programmes nucléaires et de missiles balistiques de la Corée du Nord, en coordination avec la communauté internationale, y compris les États-Unis et la Corée du Sud.
(5) Les défis de la diplomatie régionale
Dans un contexte de bouleversement de l’équilibre entre les puissances dans le monde, où les voix des pays émergents ou en développement, aussi appelés « Sud global », portent toujours plus, afin de nourrir la coopération plutôt que la division et la confrontation au sein de la communauté internationale, et dans la perspective de travailler conjointement à trouver des solutions aux défis auxquels elle est confrontée, il est important d’adopter une approche rigoureuse qui tienne compte de la situation et des particularités de chaque région ou pays, au travers d’une approche fondée sur la diversité et l’inclusion.
L’ANASE étant la clé de voûte de l’Indopacifique, sa stabilité et sa prospérité sont extrêmement importantes pour le Japon et pour l’ensemble de la région indopacifique. Le Japon renforcera davantage ses relations avec les pays membres de l’ANASE en mettant fermement en œuvre la nouvelle vision de la coopération pour les 50 prochaines années et le large éventail de coopérations concrètes qui ont été définies lors du sommet spécial célébrant les 50 ans d’amitié et de coopération ANASE - Japon, qui s’est tenu en décembre.
L’Inde partage avec le Japon des valeurs fondamentales et des intérêts stratégiques, et c’est un partenaire important dans la réalisation d’un FOIP. Le Japon et l’Inde, en ce qu’ils sont tous deux des États démocratiques d’Asie, partagent une grande responsabilité en matière de paix et de stabilité dans la région indopacifique et dans le monde. Tandis que le monde s’enfonce dans la division et la confrontation, le Japon et l’Inde, qui ont tous deux un solide passé démocratique et une profondeur culturelle et historique différents de ceux des pays européens et des États-Unis, ont un rôle important à jouer. Forts de ce constat, et conformément au « partenariat spécial pour une stratégie mondiale », le Japon et l’Inde approfondiront leur coopération dans nombre de domaines, que ce soit l’économie, la sécurité ou encore les échanges humains.
Située à un point clé et le long des principales lignes de communication maritime (SLOCs) reliant le Japon au Moyen-Orient et à l’Afrique, l’Asie du Sud-Ouest, Inde comprise, est une région de grande importance stratégique pour le Japon. Avec une population d’environ 1,9 milliard d’habitants et une croissance économique élevée, cette région représente un marché et des sites de production attrayants pour les entreprises japonaises. Les pays d’Asie du Sud-Ouest ont des liens d’amitié historiques avec le Japon et, au fil des années, ce dernier a renforcé son engagement avec eux dans un large éventail de domaines comprenant la sécurité, l’économie, la coopération économique ou encore les échanges humains. S’appuyant sur ce socle, et parce qu’ils sont des partenaires importants dans le maintien et le renforcement d’un ordre international libre, ouvert et fondé sur l’État de droit, le Japon ne cessera d’approfondir ses relations avec les pays d’Asie du Sud-Ouest.
La région des pays insulaires du Pacifique est particulièrement importante au regard de l’initiative pour le FOIP. Sur la base des résultats de la réunion ministérielle intérimaire de la réunion des dirigeants des îles du Pacifique (PALM), qui s’est tenue en février 2024, et conformément à la 10e réunion des dirigeants des îles du Pacifique (PALM10) en juillet 2024 et aux dialogues bilatéraux, le Japon collaborera avec les pays affinitaires et soutiendra avec conviction le développement et l’unité des pays insulaires du Pacifique, tout en respectant les besoins de chacun.
Le Moyen-Orient est l’une des principales sources d’approvisionnement énergétique de nombreux pays membres de la communauté internationale, y compris le Japon qui en dépend à hauteur de près de 90% pour ses importations de pétrole brut. Par conséquent, la paix et la stabilité de la région et de ses voies de communication maritimes sont extrêmement importantes pour la sécurité énergétique mondiale comme pour la stabilité et la croissance des économies japonaise et mondiale. Cette région a connu divers conflits et disputes tout au long de son histoire et aujourd’hui encore persistent des tensions, de l’instabilité, ainsi que des situations humanitaires alarmantes. Ces dernières années, via notamment un début de normalisation diplomatique entre Israël et certains pays arabes, une amélioration des relations dans la région a pu être observée, mais une série d’évènements déclenchés par des attaques terroristes en octobre a fait réapparaître une instabilité régionale autour de la question israélo-palestinienne. Le Japon est un allié des États-Unis et entretient dans le même temps traditionnellement de bonnes relations avec les pays du Moyen-Orient. Afin de maintenir et de renforcer un ordre international libre, ouvert et fondé sur l’État de droit incluant le Moyen-Orient, le Japon adoptera une diplomatie proactive, par exemple dans le cadre du « Dialogue politique nippo-arabe », de la « réunion des ministres des affaires étrangères du Japon et du Conseil de coopération du Golfe (CCG)6, et notamment afin de contribuer, en étroite coopération avec les pays concernés, à l’apaisement des tensions et à la stabilisation de la situation régionale, tout en prenant en considération les préoccupations et les besoins de chaque pays.
L’Afrique, qui devrait représenter un quart de la population mondiale d’ici à 2050, est un continent porté par une jeunesse pleine d’espoir et une perspective de croissance dynamique. Depuis le lancement de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) en 1993, il y a plus de 30 ans, et jusqu’à aujourd’hui, le Japon a agi dans un esprit de soutien au développement mené par l’Afrique elle-même. La réunion ministérielle de la TICAD se tiendra à Tokyo en 2024 et la TICAD 9 se tiendra à Yokohama en 2025. Le Japon continuera à approfondir les relations nippo-africaines en abordant diverses questions avec les pays africains, notamment dans le cadre du processus de la TICAD.
Le Japon partage des valeurs et des principes tels que la liberté, la démocratie et l’État de droit avec de nombreux pays d’Amérique latine et des Caraïbes (ALC), faisant de ces pays des partenaires privilégiés sur la scène internationale. Par ailleurs, cette région est également riche en minerai et en énergie, qui sont importants pour la décarbonation, ainsi qu’en ressources alimentaires, qui deviennent de plus en plus importantes pour la résilience de la chaîne d’approvisionnement et pour garantir la sécurité économique. En outre, les communautés Nikkei (les immigrants japonais et leurs descendants), qui comptent environ 3,1 millions de personnes dans les pays de l’ALC, forment le fondement des relations d’amitié traditionnelles entre le Japon et ces pays. En 2024, l’attention du monde se portera sur l’ALC, le Brésil accueillant le G20 et le Pérou la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), 2024 sera également l’année de célébration de l’amitié Japon-CARICOM entre le Japon et les pays des Caraïbes. Le Japon entend saisir ces opportunités pour renforcer ses relations avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
Les pays d’Asie centrale et du Caucase, qui ont des liens historiques et économiques étroits avec la Russie, ont été très affectés par l’agression de l’Ukraine par la Russie. Dans le cadre notamment du Dialogue « Asie centrale plus Japon », le Japon soutiendra le rôle de partenaire des pays d’Asie centrale et du Caucase dans le maintien et le renforcement d’un ordre international libre, ouvert et fondé sur l’État de droit.
- 6 Conseil de coopération du Golfe : Organisation créée en 1981 par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn, Oman, le Qatar et le Koweït. Son objectif est la coopération, la coordination et l’intégration entre les pays membres, dans tous les domaines, y compris la défense et l’économie.
(6) Coopération face aux enjeux mondiaux
Le monde est confronté à une pléthore d’enjeux globaux tels que le changement climatique, la protection de l’environnement, les problématiques alimentaires et énergétiques, la santé mondiale, et notamment les maladies infectieuses, la problématique démographique, la question des réfugiés ou encore l’utilisation durable des ressources marines, et il est nécessaire que l’humanité travaille ensemble à leur résolution.
Face à ces enjeux, il est capital que les Nations unies remplissent leur rôle premier. Le Japon mènera les efforts visant à renforcer les fonctions onusiennes, notamment à travers la réforme du Conseil de sécurité. Lors de sa présidence du Conseil, en mars 2024, le Japon entend mener des discussions animées sur ces thématiques majeures auxquelles la communauté internationale est confrontée.
En septembre 2024, les Nations Unies organiseront le Sommet de l’Avenir. Avec les décennies à venir en ligne de mire, ce Sommet sera l’occasion de placer les Nations unies au cœur d’un multilatéralisme renforcé et efficace, où le Japon jouera un rôle de premier plan pour revenir au principe fondamental de « dignité humaine », pour promouvoir l’État de droit et porter une « coopération internationale centrée sur l’homme » reposant sur le principe de la sécurité humaine. Le Japon contribuera activement aux initiatives internationales visant à la réalisation complète des Objectifs de développement durable d’ici 2030. De même, le Japon favorisera les mesures permettant à ses citoyens de jouer un rôle accru au sein des organisations internationales.
Parallèlement, le Japon agira en faveur de la réalisation d’un monde sans armes nucléaires, d’une diplomatie des droits de l’Homme en accord avec ses principes, de la construction de la paix ou encore de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. En particulier en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaires, la « Vision des chefs d’État et de gouvernement du G7 de Hiroshima sur le désarmement nucléaire », publiée lors du sommet du G7 organisé à Hiroshima au mois de mai, servira de base solide à la poursuite et au renforcement de l’action réaliste et pragmatique du Japon en faveur de la réalisation d’un « monde sans armes nucléaires », à travers la mise en œuvre de chacune des mesures du « plan d’action de Hiroshima »7. Concrètement, le Japon multipliera ses efforts en vue de l’adoption de mesures de désarmement nucléaire efficaces, telles que l’amélioration de la transparence des arsenaux nucléaires, l’entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et l’ouverture immédiate de négociations sur l’élaboration d’un Traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires (TIPMF). En outre, par le biais d’initiatives telles que la création du Comité international des sages pour un monde sans armes nucléaires (IGEP)8, le Japon encouragera les efforts visant à renforcer l’élan international en faveur du désarmement nucléaire et à se rapprocher progressivement de la réalisation d’un « monde sans armes nucléaires ».
En outre, le Japon soutiendra fermement et réaffirmera l’importance de l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité » (FPS), qui constitue l’un des grands dossiers de sa diplomatie. À cette fin, un groupe de travail a été mis en place au sein du ministère en janvier 2024. Le Japon continuera à promouvoir l’Agenda FPS en utilisant tous les outils à sa disposition, y compris l’APD.
- 7 Le « plan d’action de Hiroshima » a été proposé par le Premier ministre KISHIDA Fumio lors de la 10e Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui s’est tenue en août 2022. Il s’agit de la première étape d’une feuille de route réaliste visant à faire coexister la « réalité » d’un « environnement de sécurité difficile » et l’ « idéal » d’un « monde sans armes nucléaires » et à réduire le risque nucléaire, en prenant appui sur les cinq piliers suivants : (1) la reconnaissance commune de l’importance de perpétuer la non-utilisation des armes nucléaires, (2) le renforcement de la transparence, (3) le maintien de la tendance à la diminution du stock mondial d’armes nucléaires, (4) la non-prolifération nucléaire et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, et (5) l’encouragement des visites de dirigeants et de représentants de tous les pays sur les sites qui ont été bombardés par l’arme nucléaire.
- 8 L’IGEP est une réunion internationale dont le Premier ministre KISHIDA Fumio a annoncé le lancement à l’occasion de son discours de politique générale en janvier 2022. Cette réunion rassemble des spécialistes ainsi que des dirigeants politiques en exercice ou non, d’États nucléarisés ou non, afin de discuter d’une voie concrète vers la réalisation d’un « monde sans armes nucléaires ». La deuxième réunion de l’IGEP s’est tenue à Tokyo en avril 2023 et la troisième à Nagasaki en décembre de la même année.
(7) Renforcement général du réseau diplomatique et consulaire
« Les individus sont la clé de la diplomatie ». Pour que les initiatives citées plus haut portent leurs fruits, il est indispensable pour le Japon de renforcer l’organisation de son réseau diplomatique et consulaire.
Le ministère des Affaires étrangères du Japon procédera à un renforcement drastique de son réseau diplomatique et consulaire notamment à travers l’amélioration de l’environnement de travail et le renforcement des conditions de vie de ses agents à l’étranger, le renforcement de l’organisation du personnel, la consolidation de son assise financière ou encore la poursuite de la Transformation numérique (DX) et de la réforme de ses méthodes de travail. Afin que la gestion des situations d’urgence, et en particulier la protection des ressortissants japonais, soit rapide et agile, le ministère des Affaires étrangères renforcera la résilience de ses missions diplomatiques et consulaires et optimisera leur capacité à répondre aux crises, y compris à travers l’organisation de leurs personnels.