Livre Bleu Diplomatique 2021

2 Initiatives du gouvernement japonais, y compris du ministère des Affaires étrangères

En janvier 2020, le gouvernement japonais a créé une « Cellule nationale de lutte contre l'épidémie de la COVID-19 », et a mobilisé toutes ses forces pour faire face à la pandémie. Dès lors, le gouvernement a considérablement renforcé ses mesures de contrôle dans les ports et aéroports, soutenu le retour des ressortissants japonais résidant ou voyageant à l'étranger, et assisté l'équipage et les passagers des navires de croisière en coopération avec les autorités compétentes. En mars, le Premier ministre Abe et le président du Comité international olympique (CIO), Thomas BACH, ont convenu de reporter les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo de 2020.

En outre, l'état d'urgence a été déclaré en avril face à la propagation du virus (levé en mai). Afin de limiter l'impact sur les activités sociales et économiques, les mesures prises d'après la déclaration de l'état d'urgence incluaient « des recommandations à la population » de s'abstenir de sortir pour des motifs non impérieux, fermer les écoles, de réduire les horaires d'aouverture des bureaux et des commerces et d'éviter de fréquenter les espaces de loisirs et de divertissement. A l'inverse des mesures de confinement imposées dans les principaux pays occidentaux, elles ne comportaient aucune restrictions de déplacements, aucun couvre-feux ni sanction pour les contrevenants.

Toujours au mois d'avril, en plus du soutien économique national comme le maintien de l'emploi, la poursuite des activités et la reprise économique, le gouvernement japonais a adopté par décision du Conseil des ministres, des mesures économiques d'urgence dans le contexte de l'épidémie, impliquant la coopération internationale à travers l'assistance aux pays en développement ou encore la promotion du développement de traitements thérapeutiques et de vaccins. En décembre, des mesures économiques globales, comprennant la coopération internationale, ont été adoptées par décision du Conseil des ministres en vue de maîtriser l'épidémie de la COVID-19.

Le gouvernement japonais a pris diverses mesures pour lutter contre la COVID-19, mais l'état d'urgence a été rétabli en janvier 2021 dans 11 départements au total, dont la zone métropolitaine de Tokyo face à la résurgence des contaminations apparues notamment à Tokyo à partir de novembre (levé en mars dans toutes les régions concernées). Les lois afférentes ont donc été révisées en février afin d'établir des sanctions à l'encontre des professionnels du secteur des affaires ou de la restauration refusant de réduire leurs horaires d'ouverture ou de fermer leurs commerces, conformément aux recommandations du gouvernement, ainsi qu'aux personnes contaminées ne respectant pas les recommandations à se faire hospitaliser.

1. Assurer la sécurité des ressortissants japonais à l'étranger et endiguer la pandémie

Assurer la sécurité des ressortissants japonais résidant ou voyageant à l'étranger est l'une des principales responsabilités du Ministère des Affaires étrangères du Japon. Malgré l'épidémie de la COVID-19, les informations afférentes comme les risques de maladies infectieuses*2, la situation épidémiologique de chaque pays et les restrictions d'entrée sur le territoire ou de déplacement ont été largement diffusés au public au moment adéquat par l'intermédiaire de sites internet et de messages électroniques dédiés à la sécurité à l'étranger.


  • *2 Les « Recommandations sanitaires aux voyageurs et alertes aux maladies infectieuses » sont publiées pour les pays et territoires considérés comme nécessitant une attention particulière lors de voyages et de séjours en ce qui concerne les maladies à risque infectieux élevé, y compris la COVID-19.
    Niveau 1 : prendre des précautions.
    Niveau 2 : éviter tout voyage non essentiel.
    Niveau 3 : éviter tout voyage. (Avis d'annulation pour tout voyage)
    Niveau 4 : évacuer, éviter tout voyage. (Avis d'évacuation)

Fin janvier 2020, suite aux restrictons de placement appliquées en premier lieu dans la ville de Wuhan province du Hubei, Chine, le gouvernement japonais a anticipé la situation en affrétant au total cinq appareils à Wuhan pour soutenir les ressortissants japonais séjournant dans la région et facilité le rapatriement rapide des 828 ressortissants japonais et de leurs familles souhaitant rentrer au Japon.

Le Ministère des Affaires étrangères du Japon du Japon a également assisté les ressortissants japonais bloqués sur place suite aux blocus frontaliers ainsi qu' à la suspension des vols internationaux dans le monde entier et souhaitant rentrer au Japon. En Afrique, le nombre des contaminations à la COVID-19 est resté faible par rapport à d'autres continents, mais la précarité du système de santé dans de nombreux pays pesait sur les risques de propagation du virus. En avril, les ambassades japonaises dans les pays africains ont coordonné, contacté et soutenu les opérations d'évacuation par des vols charters affrétés par des agences de voyages et des pays tiers, permettant ainsi le retour des ressortissants japonais restés bloqués sur place. 300 ressortissants japonais alors bloqués en Afrique ont ainsi pu emprunter 10 itinéraires depuis 15 pays et rejoindre Addis-Abeba, la capitale de l'Éthiopie, où le seul vol régulier depuis le continent africain était encore opérationnel. De ce point, la complexe opération consistant à rapatrier les ressortissants japonais sur des vols réguliers d'Ethiopian Airlines et des vols charters a pu être réalisée.

Par ailleurs, ce type d'opérations a permis le développement de liens de coopération avec des pays et des territoires assurant le rapatriement de leurs ressortissants. Avec la Pologne, près de 200 ressortissants japonais séjournant en Pologne ont, pour rentrer au Japon, ainsi été autorisés à monter à bord d'un appareil affrété par le gouvernement polonais pour rapatrier ses ressortissants séjournant au Japon. Concernant la coopération avec Taïwan, en plus d'un vol charter pouvant accueillir à son bord des ressortissants japonais, et opéré dans le cadre d'une collaboration entre le Bureau économique et culturel de Taipei et l'ambassade du Japon au Pérou, une centaine de ressortissants taïwanais séjournant en Russie ont également pu embarquer avec des ressortissants japonais sur un vol supplémentaire d'une compagnie aérienne japonaise en provenance de Russie. En outre, une coopération s'est instaurée avec la Corée du Sud dans diverses régions d'Afrique pour assurer l'évacuation des ressortissants des deux pays. Ainsi, quelques 70 ressortissants coréens se trouvant en Afrique de l'Ouest ont embarqué sur des vols charters via les 10 itinéraires assurés sur le continent et mentionnés précédemment Au Kenya, les ressortissants japonais ont pu quitter le pays grâce un vol supplémentaire assuré par le gouvernement sud-coréen.

Plus de 12 000 ressortissants japonais ont ainsi pu être rapatriés depuis un total de 101 pays à la fin du mois de novembre, grâce au soutien du réseau diplomatique japonais dans le monde.

Carte des niveaux d’alertes aux maladies infectieuses et recommandations sanitaires aux voyageurs

Carte des niveaux d'alertes aux maladies infectieuses et recommandations sanitaires aux voyageursAu 26 août (situation la plus difficile)
Niveau 3 : 159 pays/régions
Niveau 2 : Reste du monde

Opération de départ pour les ressortissants japonais en Afrique (Avril)

Opération de départ pour les ressortissants japonais en Afrique (Avril)
« Le miracle de la "Fête des enfants"»
- Le Japon et la Corée se relayent pour une vie-

Le 3 mai, un message urgent parvient à l'ambassade du Japon en Inde. Alors que le pays avait suspendu les vols internationaux réguliers dans le cadre des restrictions liées au virus aux frontières, une petite Coréenne de 5 ans a développé une leucémie aiguë lors de son séjour en Inde, impliquant son retour immédiat en Corée du Sud pour recevoir un traitement en urgence. Son état pouvant se dégrader à tout moment, l'ambassade de Corée du Sud en Inde a sollicité la coopération du corps diplomatique étranger en Inde pour mettre tout en œuvre et sauver la vie de la fillette.

L'ambassade du Japon en Inde a immédiatement répondu à l'appel et apporté son concours pour assurer le retour de la fillette en Corée du Sud. Le personnel de l'ambassade du Japon n'a ménagé aucun effort pour assister la fillette et sa famille dans leurs démarches, notamment pour les visas de transit aéroportuaires requis à Narita, départ de l'avion à destination de la Corée du Sud. Des passagers prévus sur le vol initialement opéré pour les ressortissants japonais ont cédé leur place pour permettre l'embarquement de la fillette et sa famille. Quant à l'ambassade de Corée à Tokyo, elle a assisté le transfert de l'aéroport de Haneda à l'aéroport de Narita.

Ainsi, l'étroite coopération entre le Japon et la Corée du Sud portant ses fruits, la fillette a pu rentrer le 5 mai en Corée du Sud via le Japon et recevoir les soins médicaux nécessaires. Cette affaire qualifiée de « miracle de la "Fête des enfants"», a été largement relayée au Japon et en Corée du Sud et, quelques jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères japonais Motegi a reçu une lettre de remerciement de la ministre des Affaires étrangères sud-coréenne Kang Kyung-wha.

Cet événement, au cours duquel de nombreux responsables japonais et sud-coréens ont œuvré main dans la main pour sauver la vie d'une fillette, est devenu un symbole d'espoir dans le contexte d'une pandémie qui suscite angoisse et incertitude dans le monde.

Blocus de Wuhan

Aoyama Takeo, directeur général, Nippon Steel Pipe Co., Ltd.

(À l'époque : directeur général adjoint, WISCO-NIPPON STEEL Tinplate Co., Ltd. (Wuhan))

Le blocus de la ville de Wuhan a subitement été annoncé le 23 janvier au matin. Ignorant alors quasiment tout du nouveau type de pneumonie (nom donné à l'époque à la maladie), les habitants de Wuhan, qui commençaient à appliquer à la lettre les mesures de prévention du gouvernement chinois émises quelques jours auparavant, comme l'entrée en vigueur sans préavis du port du masque pour tous, ne s'attendaient pas à un blocus brutal et total de cette métropole de plus de 10 millions d'habitants. Les gares et l'aéroport avaient été bouclés, le métro et les bus mis à l'arrêt, et la circulation des véhicules particuliers hors de la ville interdite. En outre, une dérogation était requise pour tout déplacement dans la ville. Wuhan avait littéralement été mise sous cloche, et moi, qui avais prévu de rentrer au Japon pour une courte durée pendant les vacances du Nouvel An chinois quelques jours après, n'étais pas en mesure de rentrer chez moi.

Au début, nous n'avions aucune perspective de ce que serait l'avenir et diverses informations circulaient de façon confuse, y compris au sein de la communauté japonaise de Wuhan. Étant donné qu'il n'y a pas de consulat général du Japon à Wuhan, les membres du JETRO et de la Chambre de Commerce et d'Industrie japonaise (y compris les bénévoles qui étaient déjà rentrés au Japon pour les vacances du Nouvel An chinois) ont d'abord joué un rôle central pour localiser les ressortissants japonais restés à Wuhan. À cette occasion, les discussions de groupe de l'application chinoise WeChatTM se sont avérés très utiles. Divers groupes ont été intégrés les uns après les autres pour finalement former un groupe de plusieurs centaines de personnes, qui a joué un rôle majeur dans l'élaboration de la liste des ressortissants japonais restés à Wuhan et le partage d'informations du gouvernement japonais. Le 27 janvier au petit matin, le personnel de l'ambassade du Japon, sous l'autorité de l'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire M. Ueno, est arrivé à Wuhan par voie terrestre depuis Pékin et s'est mis au travail pour assurer l'envoi des appareils affrétés par le gouvernement japonais Et il me semble que la liste des Japonais restés à Wuhan et le réseau social mentionnés ci-dessus ont été utiles.

Personnellement, j'ai pu rentrer au Japon par le premier vol charter, mais au cours de cette expérience, j'ai vivement ressenti la présence des « autorités » chinoises et japonaises, dont je ne suis pas toujours conscient, et j'ai été également rassuré de voir le personnel du Ministère des Affaires étrangères et des ambassades œuvrer et se battre en première ligne, notamment pour coordonner leur action avec les autorités chinoises. Je ne peux pas non plus oublier que de nombreux citoyens chinois étaient inquiets pour nous et nous ont aidés, comme ce fut le cas pour un petit entrepreneur chinois qui n'a pas hésité à nous venir en aide lors de notre rapatriement, alors qu' il était difficile d'organiser une navette vers l'aéroport pour permettre aux ressortissants japonais de quitter le pays pour rentrer au Japon.

Étant donné que, après mon retour au Japon, j'ai rejoint l'entreprise dans laquelle je me trouve actuellement, sans retourner à Wuhan, je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter Wuhan depuis. Cependant, j'attends avec impatience le jour où je pourrais retrouver « mes vieux amis », aussitôt que l'épidémie sera derrière nous.

La rue principale du centre de Wuhan, où la circulation automobile a été complètement coupéeLa rue principale du centre de Wuhan, où la circulation automobile a été complètement coupée
Chauffeur de bus effectuant le trajet jusqu'à l'aéroportChauffeur de bus effectuant le trajet jusqu'à l'aéroport
Des panneaux 「武漢加油」 ( « Wuhan Jiayou » (Bon courage Wuhan !)) vus de la fenêtre du bus sur le chemin de l'aéroportDes panneaux 「武漢加油」
( « Wuhan Jiayou » (Bon courage Wuhan !)) vus de la fenêtre du bus sur le chemin de l'aéroport

2. Reprise de la circulation des personnes dans le but de relancer l'activité économique

S'il existe des pays où l'épidémie continue de se propager ou qui craignent qu'elle ne réapparaisse, l'impact économique de la COVID-19 et d'autres facteurs ont conduit de nombreux pays à assouplir les diverses limitations de déplacement à partir de la deuxième moitié de l'année 2020. Cependant, depuis la fin de l'année 2020, de nombreux pays, dont le Japon, ont pris des mesures telles que le renforcement des mesures préventives dans les ports et aéroports en réponse à la prise de conscience mondiale des risques des nouveaux variants plus infectieux qu'auparavant. Le défi majeur est de savoir comment rétablir à l'avenir les déplacements internationaux des personnes, tout en surveillant attentivement la situation épidémiologique.

Le Japon a lancé le programme « Residence Track », une mesure visant à permettre aux résidents de longue durée et d'autres personnes de circuler dans 11 pays et régions, dont le Vietnam, la Corée du Sud et la Chine, où la situation épidémiologique est calme depuis juillet 2020. En outre, depuis septembre, le Japon a également mis en place le programme « Business Track » pour les déplacements professionnels de courte durée, à Singapour, en Corée du Sud, au Vietnam et en Chine.

A compter du 1er octobre, il a été décidé que les nouvelles entrées au Japon en provenance de tous les pays et régions, incluant également les ressources humaines nécessaires dans les entreprises, mais aussi progressivement d'autres statuts de résidence tels que, les études à l'étranger, les séjours en famille ou autre, seraient autorisés en règle générale. De plus, depuis le 30 octobre, les informations sur les risques de maladies infectieuses pour certains pays et régions, dont la Corée du Sud, Singapour et l'Australie, ont été rétrogradées passant du niveau 3 au niveau 2, et la désignation de zones faisant l'objet d'un refus d'entrée sur le territoire a été levée.

D'autre part, face à la propagation de variants dans divers pays depuis décembre, le Japon a rapidement renforcé ses mesures préventives dans les ports et aéroports visant l'entrée sur son territoire de voyageurs en provenance de pays et de régions dans lesquels des variants ont été confirmés. A partir du 9 janvier 2021, toutes les personnes entrant au Japon doivent présenter un test négatif effectué dans les 72 heures avant le départ, et se soumettre à un test de dépistage qui sera effectué à l'arrivée en règle générale. En outre, depuis le 14 janvier, les nouvelles entrées des ressortissants étrangers en provenance de tous les pays et régions, y compris ceux des programmes bilatéraux « Residence Track » et « Business Track », ont été suspendues.

3. Efforts visant à renforcer les mesures internationales contre la COVID-19

Diriger la coopération internationale en faveur du développement et de l'acquisition de vaccins et de traitements

Il est essentiel de garantir le développement, la production et l'accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux tests de dépistage pour maîtriser l'épidémie de la COVID-19 dans le monde. Concernant plus particulièrement les vaccins, la forte demande pour s'en procurer a participé à la concurrence entre les États, immédiatement après leur commercialisation. Une collaboration internationale est nécessaire pour éviter que les vaccins, limité dans une certaine mesure par l'offre, ne soient monopolisés par quelques pays du fait de leur grande puissance économique. Grâce à sa participation à des cadres internationaux et à des contributions financières, le Japon est à la tête d'une coopération internationale visant à garantir un accès équitable aux vaccins, quelle que soit la puissance économique des pays.

En mai, l'Accélérateur ACT*3 a été lancé en tant que cadre international visant à accélérer le développement, la production et l'accès équitable à des vaccins, des traitements et des tests de dépistage sûrs, efficaces et abordables, sur la base d'une proposition conjointe de huit pays, dont le Japon. Dans le cadre de l'Accélérateur ACT, les organisations internationales dans le domaine de la santé internationale œuvrent en partageant la responsabilité des quatre piliers que sont les vaccins, les traitements, les tests de dépistage et les systèmes de santé. Le Japon participe activement à l'Accélérateur ACT en tant que pays faisant des propositions conjointes depuis la création de ce dispositif. Dans le cadre de l'Accélérateur d'ACT, la Facilité COVAX, un mécanisme complet de financement et de coordination de l'approvisionnement en vaccins contre la COVID-19, a été lancée sous l'égide de Gavi l'Alliance du Vaccin, un partenariat public-privé qui soutient la vaccination dans les pays en développement. La Facilité COVAX est un mécanisme de négociation avec les fabricants de vaccins et d'autres acteurs, dont le but est de fournir des vaccins rapidement et à un prix accessible en garantissant notamment la quantité de vaccins à acheter. Le Japon apporte son soutien afin d'assurer un accès équitable aux vaccins dans le monde entier, y compris dans les pays en développement, par le biais de sa contribution à la garantie de marché (Advance Market Commitment - AMC), un cadre destiné aux pays en développement dans le cadre de la Facilité COVAX (engagement du Japon à verser 200 millions USD).


  • *3 Accélérateur ACT : dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la COVID-19

En outre, étant donné que le cadre de la Facilité COVAX ne couvre pas suffisamment le développement de la chaîne du froid dans les pays en développement, le Japon met en œuvre un « Soutien pour le dernier kilomètre » afin de livrer les vaccins à chacun à une vitesse sans précédent, en vue de compléter les efforts du cadre multilatéral.

Outre la diffusion du vaccin, le Japon s'est engagé à verser 840 millions USD au Fond mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fond mondial) au cours des trois années allant de 2020 à 2022 pour soutenir l'élargissement des tests de dépistage et des traitements.

Aperçu de l'accélérateur ACT

Aperçu de l'accélérateur ACT
L'équipement de protection individuelle est essentiel pour prévenir les infections chez les professionnels de santé (Photo : Fonds mondial (©RED/Jonx Pillemer))L'équipement de protection individuelle est essentiel pour prévenir les infections chez les professionnels de santé (Photo : Fonds mondial (©RED/Jonx Pillemer))
Le ministre des Affaires étrangères Motegi annonçant la contribution du Japon à l'AMC lors de la réunion de niveau ministériel avec le Groupe des amis de la couverture sanitaire universelle (CSU) organisée par le Japon (le 8 octobre)
Le ministre des Affaires étrangères Motegi annonçant la contribution du Japon à l'AMC lors de la réunion de niveau ministériel avec le Groupe des amis de la couverture sanitaire universelle (CSU) organisée par le Japon (le 8 octobre)Le ministre des Affaires étrangères Motegi annonçant la contribution du Japon à l'AMC lors de la réunion de niveau ministériel avec le Groupe des amis de la couverture sanitaire universelle (CSU) organisée par le Japon (le 8 octobre)

Un dispositif destiné aux pays en dé veloppement dans le c adre du pr ogramme COVAX (Garantie de marché pour les v accins (AMC))

Un dispositif destiné aux pays en développement dans le cadre du programme COVAX (Garantie de marché pour les vaccins (AMC))
Vérification de la capacité de réaction de l'OMS

L'OMS est l'organisation centrale en matière de santé mondiale et, à ce titre, joue un rôle essentiel dans le renforcement de l'architecture sanitaire mondiale (cadre international de la santé) afin d'améliorer la capacité de réaction aux urgences de santé publique.

Dans le cadre de la lutte contre la pandémie, l'OMS joue un rôle de premier plan dans le suivi, l'analyse et la compréhension de l'évolution épidémique, dans la fourniture de matériels et la diffusion d'informations nécessaires aux personnels de santé œuvrant en première ligne, ainsi que sur le plan international afin d'accélérer le développement, la production et l'accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux tests de dépistage. Le Japon entend soutenir l'OMS dans ce rôle afin de renforcer les capacités internationales de réponse aux défis sanitaires globaux et contribuer au PSPR*4 (Plan stratégique de préparation et de riposte à la COVID-19) de l'OMS, notamment à travers une contribution de 76,4 millions USD.


  • *4 SPRP: Strategic Preparedness and Response Program (en anglais)

En outre, si certains au sein de la communauté internationale estime que l'OMS a tardé dans sa réponse initiale à la pandémie, il est nécessaire de procéder à un examen impartial, indépendant et complet de la réponse de l'ensemble des acteurs internationaux, y compris l'OMS, afin d'endiguer la pandémie actuelle et mieux se préparer aux crises sanitaires futures. Dans ce but, en plus du Comité consultatif de surveillance indépendant existant, cette vérification est effectuée par le Groupe indépendant sur la préparation et la riposte à la pandémie (GIPR) et le Comité de vérification du Règlement sanitaire international (RSI), qui ont été créés sur la base d'une résolution de l'Assemblée mondiale de la santé en mai. En publiant son rapport intermédiaire en janvier 2021, le GIPR a indiqué son avis provisoire, selon lequel la réponse initiale de la Chine ne comportait aucune mesure sanitaire élémentaire dès les tous débuts, que la Chine aurait pu prendre des mesures sanitaires plus strictes dès janvier 2020, que l'OMS n'avait pas reçu les ressources financières ou l'autorité nécessaires pour fonctionner efficacement, que la raison pour laquelle le comité d'urgence de l'OMS ne s'était pas réuni plus tôt et l'OMS n'avait pas déclaré l'état d'urgence avant le 30 janvier n'était pas claire, et que de nombreux pays n'avaient pas pris les mesures nécessaires, même après que l'OMS ait déclaré l'état d'urgence. En outre, de janvier à février 2021, une mission d'experts internationaux dépêchée par l'OMS en Chine pour rechercher l'origine de la pandémie a mené une enquête sur le terrain. Par le biais de ces investigations, il est important d'élucider l'origine de la pandémie de la COVID-19 et de renforcer notre capacité à faire face aux futures crises sanitaires.

Outre la participation d'experts japonais au Comité de vérification du RSI, le Japon a fourni au GIPR et aux pays membres de l'OMS des documents sur la réponse du Japon à la COVID-19 ainsi que sur son approche concernant les vérifications et les réformes d'organisations comme l'OMS, et a participé activement aux débats s'y rapportant. Le Japon continuera de contribuer aux vérifications et aux réformes des cadres sanitaires internationaux, à commencer par l'OMS.

En juillet 2020, l'administration Trump avait notifié à l'Organisation des Nations Unies l'intention des États-Unis de se retirer de l'OMS dans un délai d'un an. Toutefois, en janvier 2021, la nouvelle administration Biden a annulé cette procédure. Le Japon continuera de traiter les questions de santé en collaborant avec les États-Unis et le reste de la communauté internationale.

4. Soutien aux pays en développement

Soutien à la lutte contre les infections et au renforcement des systèmes sanitaires et médicaux dans les pays en développement

La pandémie de la COVID-19 porte atteinte à l'existence, au quotidien et à la dignité des personnes, et constitue une menace pour la sécurité humaine. Alors que la circulation des personnes et les flux commerciaux de biens poursuivent leur globalisation, il est essentiel que la communauté internationale dans son ensemble œuvre de concert sur la base du concept de « ne laisser personne en arrière ». En outre, endiguer la pandémie de la COVID-19 dans les pays en développement où les systèmes de soins et de santé sont fragiles n'est pas seulement directement liée à assurer la santé et à la sécurité des Japonais de l'étranger, mais est également cruciale pour empêcher l'émergence de nouveaux cas de la COVID-19 au Japon.

Dans cette optique, le Japon apporte son soutien aux pays en développement via des coopérations bilatérales (aide financière non remboursable, coopération technique) ou des coopérations par le biais d'organisations internationales, afin de renforcer leur capacité de réaction face à la COVID-19 - notamment en matière de prévention, de dépistage et de traitement -, d'établir des systèmes de santé résilients et inclusifs, et de développer des environnements résistants aux maladies infectieuses.

Dans le cadre de la coopération bilatérale, une aide financière non remboursable pour la fourniture d'équipements sanitaires et médicaux comme du matériel de radiologie, des caméras thermiques et des ambulances (environ 48 milliards ¥) est mise en place pour répondre non seulement à l'urgence de la pandémie de la COVID-19, mais aussi pour renforcer à moyen et long terme les systèmes de soins et de santé des pays en développement. Fin décembre 2020, le Japon avait développé des programmes d'aide à un rythme sans précédent, en tirant parti de ses connaissances ainsi que de ses hautes capacités technologiques, notamment par la conclusion d'accords sous la forme d'échange de notes diplomatiques avec 93 pays. Ces aides ont été saluées par les autres pays pour leur mise en place au moment opportun.

Dans la région couverte par l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Association of Southeast Asian Nations ou ASEAN), le Japon a annoncé son soutien à la création du Centre de l'ASEAN pour la prévention des maladies infectieuses, afin de renforcer les capacités de la région à lutter contre les maladies infectieuses, et a contribué à hauteur de 5,5 milliards ¥ au Fonds d'intégration Japon - ASEAN.

De même, à l'échelle mondiale, les organismes des pays dont la JICA soutient depuis longtemps le renforcement des capacités sont en première ligne dans la lutte contre la COVID-19. Face à la propagation de la COVID-19, une coopération technique a été développée dans 45 pays jusqu'en décembre 2020, comprenant notamment une aide au développement des systèmes de santé (premier budget supplémentaire de l'exercice 2020 : 1,5 milliard ¥), en utilisant aussi les relations avec les organisations auxquelles le Japon avait apporté son aide dans le passé. Dans ce cadre, le Noguchi Memorial Institute for Medical Research au Ghana, qui a été créé avec la coopération du Japon il y a près de 40 ans, joue un rôle central dans la lutte contre la COVID-19 en Afrique de l'Ouest en réalisant jusqu'à 80 % des tests PCR au Ghana et en fournissant des conseils aux pays voisins. La JICA a collaboré avec cet institut de recherche pour accélérer et améliorer l'efficacité de ses dépistages, en lui fournissant notamment des équipements. Au Vietnam, le Japon a apporté une contribution globale à la réponse de ce pays en fournissant à l'Institut national d'hygiène et d'épidémiologie, qui joue un rôle central dans le système de dépistage, ainsi qu'aux principaux hôpitaux du pays accueillant les patients infectés, comme l'hôpital Chợ Rẫy, des kits de dépistage, des concentrateurs d'oxygène, des respirateurs artificiels et une coopération technique pour le contrôle des infections nosocomiales. La JICA travaille au développement de ses collaborations avec les organismes de coopération nationaux et les organisations internationales, et prévoit d'élargir encore davantage ses coopérations.

En outre, suite aux demandes émanant de divers pays, le Japon a décidé à la demande de divers pays de débloquer en avril une aide d'urgence non remboursable de 1 million USD afin de développer les essais cliniques internationaux de l'Avigan®, un médicament qui avait attiré le fort intérêt de nombreux pays comme traitement pour lutter contre la reproduction virale. Du point de vue humanitaire, des programmes d'aide ont été régulièrement mis en place dans les pays qui le souhaitaient par l'intermédiaire du Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS). À la fin décembre 2020, ces programmes ont bénéficié à 45 pays, qui ont tous exprimé leurs remerciements.

Concernant les aides développées en coopération avec les organisations internationales, le Japon a fourni par l'intermédiaire d'organisations comme le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ou l'Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes) une aide d'urgence sous la forme d'une assistance technique et matérielle aux professionnels de santé dans les pays en développement pour prévenir la propagation de la COVID-19, ainsi qu'un soutien visant à atténuer l'impact socio-économique de la pandémie .

Au Soudan par exemple, du savon pour les mains et d'autres produits d'hygiène ont été distribués via le PNUD à l'hôpital Umbada de Khartoum et dans les quartiers environnant. L'hôpital a été construit grâce à une aide financière non remboursable du Japon, qui a été remise aux autorités soudanaises en novembre 2018. Dans le cadre de son programme d'aide à la lutte contre la COVID-19, le PNUD fait don de matériels à cet hôpital en coopération avec la JICA et mène des opérations de sensibilisation à l'hygiène auprès des communautés locales.

À la fin décembre, le Japon avait fourni une aide à 29 pays par le biais du PNUD, à 66 pays par le biais de l'UNICEF et à 13 pays par le biais d'ONU Femmes.

En outre, le ministère des Affaires étrangères du Japon, en collaboration avec le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU), a lancé un projet visant à envoyer des ressortissants japonais comme volontaires des Nations Unies dans le but de réduire l'impact de la COVID-19 dans les pays en développement. Dans le cadre de ce projet, plus de 10 Japonais retenus à la suite du processus de sélection du programme VNU travailleront en Afrique (Éthiopie, Kenya, Zimbabwe, Namibie, Madagascar et Malawi) et en Asie (Ouzbékistan, Népal, Timor oriental et Myanmar) dans divers domaines (santé, hygiène, relance économique et sociale) dans le cadre des actions menées par les antennes locales d'organisations internationales pour lutter contre la COVID-19. Depuis le mois d'août 2021, chaque Japonais sélectionné est envoyé dans son pays d'affectation pour une période pouvant aller jusqu'à huit mois, une fois l'organisation du séjour et les préparatifs de voyage avec les organismes d'accueil terminés.

Cérémonie de remise de matériel médical au Laos (le 23 août, Laos)Cérémonie de remise de matériel médical au Laos (le 23 août, Laos)
Pousse-seringue donné par le JaponPousse-seringue donné par le Japon
Cérémonie de remise de matériel médical au Honduras (le 10 septembre, Honduras)Cérémonie de remise de matériel médical au Honduras (le 10 septembre, Honduras)
Fourniture d'articles d'hygiène au Soudan par le PNUD (Photo : PNUD)Fourniture d'articles d'hygiène au Soudan par le PNUD (Photo : PNUD)
Soutien au lavage des mains au Myanmar par l'UNICEF (Photo : UNICEF)Soutien au lavage des mains au Myanmar par l'UNICEF (Photo : UNICEF)
Aide à la formation des ressources humaines au Noguchi Memorial Medical Research Institute (Ghana) (Photo : la JICA/IIZUKA Akio)Aide à la formation des ressources humaines au Noguchi Memorial Medical Research Institute (Ghana) (Photo : la JICA/IIZUKA Akio)
L'Institut national d'hygiène et d'épidémiologie du Vietnam auquel le Japon a fourni du matériel médical (Photo : la JICA/YOSHIDA Katsumi)L'Institut national d'hygiène et d'épidémiologie du Vietnam auquel le Japon a fourni du matériel médical (Photo : la JICA/YOSHIDA Katsumi)
L'action des Volontaires des Nations Unies japonais

Honda Yuri, Volontaires des Nations Unies (VNU)

assistante de projet, bureau de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Népal

La propagation de la COVID-19 a fortement impacté la circulation des personnes dans le monde. Les migrants notamment doivent faire face à des conditions difficiles dans leur pays d'accueil, comme la baisse de leurs revenus, le chômage et un accès restreint à des soins adaptés. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) propose des aides aux personnes migrantes qui se retrouvent en situation de vulnérabilité du fait de la pandémie de la COVID-19. Le bureau de l'OIM au Népal, où je travaille, conduit une étude cartographique des mouvements de population dans le contexte de la lutte contre la COVID-19. Dans le cadre de cette étude, nous avons interviewé des personnes aux points de contrôle frontaliers, de même que dans les hôpitaux, les écoles, les marchés, les dispensaires de médecine traditionnelle et tout autre endroit où il y a d'importants flux de personnes situés dans les provinces frontalières avec l'Inde. Nous avons ainsi recueilli des informations sur les centres de dépistage, la mise en œuvre effective des contrôles de température ainsi que les mesures prises en cas de résultat positif au test de dépistage de la COVID-19. Cette enquête montre clairement la nécessité de renforcer les dispositifs sanitaires et de former les personnels à la prévention des épidémies. À l'avenir, nous prévoyons de collaborer avec les collectivités locales pour répondre à ces problèmes. Mon rôle consiste principalement à rédiger des rapports, mais je travaille avec un sentiment de responsabilité pour fournir aux autorités, de manière convaincante, les précieuses données que mes collègues ont collectées malgré les restrictions de mouvement et les risques d'infection.

Au Népal, où il n'est pas rare que les gens gagnent leur vie en travaillant à l'étranger, de nombreuses personnes ont perdu leur emploi et ont été contraintes de rentrer chez elles en raison de la COVID-19. J'ai pris conscience du quotidien des travailleurs étrangers dans le contexte de la COVID-19 à travers mes échanges fréquents avec des Népalais, qui me disent souvent avoir de la famille travaillant au Japon et évoquent leur inquiétude quant à la santé de leurs proches qui sont dans l'impossibilité de rentrer chez eux. Nous avons aussi été informés qu'au Népal, à cause de certaines idées reçues, les personnes qui sont revenues de l'étranger sont victimes de discrimination et de persécution au sein de leur communauté. Il est donc crucial de renforcer les mesures de lutte contre la propagation épidémique ainsi que les capacités de veille sanitaire. Je souhaite faire tout mon possible pour contribuer personnellement à l'approche des Nations Unies consistant à « ne laisser personne derrière ».

Discussions entre des fonctionnaires des autorités locales qui ont compétence sur les points d'entrée et de sortie du pays et ceux du ministère de la Santé (l'auteur devant à gauche) (Photo : OIM)Discussions entre des fonctionnaires des autorités locales qui ont compétence sur les points d'entrée et de sortie du pays et ceux du ministère de la Santé (l'auteur devant à gauche) (Photo : OIM)
Aides au maintien, à la revitalisation et au renforcement de l'activité économique des pays en développement

La pandémie de la COVID-19 ainsi que le ralentissement de l'activité économique et sociale qui en résulte sont désormais une menace majeure pour l'ensemble des économies et des sociétés mondiales, alors que la circulation des personnes et des biens progressent à l'échelle mondiale. L'impact économique et social de la COVID-19 est important notamment dans les pays en développement, dont la base économique reste fragile, et soutenir le maintien, la revitalisation et la résilience de leur activité économique est un défi que doit relever l'ensemble de la communauté internationale. Avec l'octroi de prêts bilatéraux et la mise en place d'initiatives internationales visant à rééchelonner les paiements des dettes, le Japon contribue à relancer l'activité économique des pays en développement.

Le Japon a mis en place un prêt d'aide d'urgence pour lutter contre la COVID-19 plafonné à 500 milliards ¥ sur deux ans (avril 2020 - mars 2022) destiné à fournir de manière flexible aux pays en développement liés étroitement à l'économie japonaise, notamment en Asie et dans le Pacifique, les fonds nécessaires à la mise en place de leurs mesures économiques. Parmi ceux-ci, les Philippines, l'Indonésie et l'Inde ont bénéficié chacun d'une aide de 50 milliards ¥. En accordant ce prêt aux pays en développement à des conditions préférentielles, notamment un taux d'intérêt faible (0,01 %) et des conditions d'achat non liées*5, le Japon contribue au maintien et à la revitalisation de l'activité économique des pays en développement impactés par la pandémie de COVID-19, notamment en Asie et dans le Pacifique.


  • *5 Aide non liée : aide dans le cadre de laquelle l'achat de biens et de services est déterminé par un appel d'offres international. L'aide liée, en revanche, désigne l'aide qui est assortie de conditions telles que la limitation de ces marchés aux pays donateurs.

En décembre 2020, sur la base de ses « mesures économiques générales destinées à apporter sécurité et assurance pour protéger l'existence de la population et la soutenir au quotidien » (adoptées le 8 décembre 2020 par décision du Conseil des ministres), le gouvernement japonais a décidé d'élargir son prêt d'aide d'urgence et de fournir de manière réactive aux pays en développement, notamment ceux d'Asie et du Pacifique avec lesquels le Japon entretient une forte proximité géographique et économique, les fonds nécessaires pour renforcer leurs systèmes de santé, ainsi que pour maintenir et revitaliser leurs économies.

Dans les pays en développement où la situation financière est fragile, on s'attend notamment à une contraction des investissements directs étrangers pouvant aller jusqu'à 45 %, entraînant une détérioration de l'environnement macroéconomique et une augmentation du fardeau que représente le remboursement de la dette pour de nombreux pays. Face à cette situation, la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 et le Club de Paris, qui réunit les principaux pays créanciers, ont validé en avril 2020 l'Initiative de suspension du service de la dette (ISSD)*6, reportant le paiement du service de la dette publique des pays à faible revenu dont l'échéance est comprise entre le 1er mai et le 31 décembre 2020. Au mois d'octobre de la même année, la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 et le Club de Paris ont convenu d'élargir l'ISSD et d'y inclure également les pays à faible revenu dont l'échéance du paiement du service de la dette est comprise entre le 1er janvier 2021 et la fin juin 2021. Le Japon continuera de mettre en place cette initiative de manière effective et transparente.


  • *6 DSSI : Debt Service Suspension Initiative (en anglais)

En outre, en novembre 2020, la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 et le Club de Paris se sont entendus sur un « cadre commun pour le traitement de la dette au-delà de l'Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) », reconnaissant l'éventualité de devoir adopter des mesures pour un traitement de la dette au-delà de l'ISSD au cas par cas compte tenu de l'ampleur de la crise de la COVID-19, des importantes vulnérabilités de la dette et d'une dégradation des perspectives économiques dans de nombreux pays à faible revenu. Ce cadre commun stipule que tous les créanciers bilatéraux officiels doivent continuer à mettre en œuvre des mesures de traitement de la dette conformément au principe de comparabilité de traitement, et que les créanciers privés doivent participer à l'Initiative à des conditions au moins aussi favorables que les créanciers officiels. Par conséquent, il sera nécessaire de veiller à ce que l'ensemble des créanciers appliquent à l'avenir des conditions de traitement de la dette conformes au Cadre commun.

Cérémonie de signature du prêt d'ADP d'aide d'urgence à la Mongolie (le 9 octobre, Mongolie)Cérémonie de signature du prêt d'ADP d'aide d'urgence à la Mongolie (le 9 octobre, Mongolie)

5. Communication exterieure sur la situation et les initiatives du Japon

Dans le cadre de la réponse à la COVID-19, il est important de diffuser à la communauté internationale des informations portant sur la situation et les initiatives du Japon, notamment les tendances concernant le nombre de personnes infectées et les mesures visant à prévenir la propagation de l'infection, ainsi que des informations sur la coopération internationale, afin d'avoir une appréciation précise de la situation. Dans cette perspective, le ministère des Affaires étrangères, tant au niveau de son ministère que de ses missions diplomatiques japonaises à l'étranger, s'engage à assurer une communication externe appropriée et en temps opportun.

Outre des explications concernant l'aide apportée par le Japon et l'importance de la coopération internationale dans le domaine des vaccins, lors des discussions entre le ministre des Affaires étrangères japonais et ses homologues étrangers, le ministère communique en temps réel sur l'état actuel des mesures de protection dans les ports et aéroports par la diffusion en direct des conférences de presse régulières du ministre des Affaires étrangères en japonais et en anglais depuis le mois d'avril. En outre, à la fin décembre, 18 conférences de presse au total avaient été organisées en coopération avec les autorités compétentes pour la presse étrangère à Tokyo, et des efforts sont également entrepris pour produire et distribuer du contenu de relations publiques qui présente les initiatives et les technologies japonaises contre la COVID-19 ainsi que des exemples de coopération internationale.

Outre la diffusion d'informations par les canaux diplomatiques à proprement parler, en coopération avec les autorités compétentes et des experts japonais, les missions diplomatiques japonaises à l'étranger produisent des séminaires en ligne en collaboration avec des groupes de réflexion (Think tank) et universités étrangers, tels que le Royal Institute of International Affairs (Royaume-Uni) et l'université Johns Hopkins (États-Unis), des programmes et des articles en coopération avec des médias étrangers, tels que la BBC (Royaume-Uni) et le Wall Street Journal (États-Unis), et partagent avec les autres pays les connaissances et initiatives du Japon, y compris les résultats de la recherche sur l'infection par gouttelettes utilisant les sciences et technologies les plus récentes.

Retransmission en direct de la conférence de presse régulière du ministre des Affaires étrangères MotegiRetransmission en direct de la conférence de presse régulière du ministre des Affaires étrangères Motegi

6. Vers le succès des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020

Le 16 novembre 2020, à l'occasion de la visite de courtoisie du président du CIO, Thomas BACH, lors d'un voyage au Japon, le Premier ministre Suga a exprimé sa détermination à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020 comme symbole de la victoire de l'humanité sur le virus, et en tant que Jeux olympiques et paralympiques « de la reconstruction » pour montrer au monde entier que le pays s'est relevé du grand tremblement de terre de l'Est du Japon. En réponse à ces propos, le président Bach a déclaré que ces Jeux profiteraient au monde entier, et qu'il veillerait à ce qu'ils aient lieu et soient réussis. Les deux parties ont convenu de continuer de travailler en étroite collaboration pour garantir des Jeux sécurisés et sûrs.

En outre, le 16 mars 2021, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du Japon et des États-Unis avec le secrétaire d'État américain Blinken, le ministre des Affaires étrangères Motegi a exprimé la détermination du Japon à accueillir les Jeux, et a reçu le soutien du secrétaire d'État Blinken, et les deux ministres des Affaires étrangères ont convenu de continuer de travailler en étroite collaboration pour le succès des Jeux.

Le ministère des Affaires étrangères entend également contribuer aux efforts de l'ensemble du gouvernement et œuvrer pour le succès des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020.

Le Premier ministre Suga recevant le président du CIO, M. Bach, lors d'une visite de courtoisie (le 16 novembre, Tokyo, photo : bureau des relations publiques du Cabinet)Le Premier ministre Suga recevant le président du CIO, M. Bach, lors d'une visite de courtoisie (le 16 novembre, Tokyo, photo : bureau des relations publiques du Cabinet)
Réunion des ministres des Affaires étrangères du Japon et des États-Unis (le 16 mars 2021, Tokyo)Réunion des ministres des Affaires étrangères du Japon et des États-Unis (le 16 mars 2021, Tokyo)