Livre Bleu Diplomatique 2021
Lutte contre la propagation du nouveau coronavirus responsable de l’épidémie de la COVID-19
En 2020, la communauté internationale a dû faire face à une crise sans précédent, sur fond de pandémie du coronavirus (ci-après dénommée la « COVID-19 » ) et de grave récession économique. Survenue alors que le protectionnisme et le repli sur soi s'intensifiaient dans le monde entier, cette crise, qui ne peut être résolue par un seul pays, a été l'occasion de réaffirmer l'importance du multilatéralisme. Elle a également permis de remettre en question les fonctions et la neutralité des organisations internationales comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS)*1.
- *1 WHO : World Health Organization (en anglais)
Dans ces circonstances, le Japon a mis en place sur son territoire diverses mesures visant à concilier l'endiguement de l'épidémie et la poursuite de l'activité socio-économique. À l'étranger, il a œuvré à la protection des ressortissants japonais exposés à la crise et apporté son soutien aux pays en développement ayant un système médical fragile. Il a également appelé à la solidarité de la communauté internationale, considérant que l'épidémie, qui menace l'existence, le quotidien et la dignité de chacun dans le monde entier, constituait un danger pour la sécurité humaine.
1 Apparition et propagation de la COVID-19 et son impact sur la communauté internationale
Depuis la fin 2019, la COVID-19 s'est répandue à travers le monde depuis la Chine pour devenir une pandémie. En mars 2020, l'épicentre de la pandémie s'est déplacé vers l'Italie et d'autres pays européens. A partir du mois d'avril, elle a gagné les États-Unis, puis s'est propagée aux pays émergents et en développement tels que l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud entre juin et août. Alors qu'elle connaissait une accalmie dès septembre dans de nombreux pays, notamment en Asie de l'Est, elle reprenait aux États-Unis et en Europe.
Fin janvier 2021, le nombre d'infections dans le monde avoisinait les 102,32 millions de cas (environ 380 000 au Japon) et celui des personnes décédées dépassait les 2,21 millions (environ 5 600 au Japon).
À partir de décembre 2020, la propagation de variants du virus, considérés comme plus infectieux, a été signalée partout dans le monde, notamment au Royaume-Uni et dans le reste de l'Europe, en Afrique, en Amérique du Sud, ainsi qu'au Japon. Au même moment, alors que les campagnes de vaccination débutaient en Europe et aux États-Unis, le Japon entamait la sienne en donnant notamment la priorité aux personnels de santé dès février 2021.
Sur le plan économique, alors que des mesures comme le confinement (blocus sanitaire) ou les restrictions de déplacement étaient adoptées dans de nombreux pays, la demande a considérablement chuté conjointement à l'apparition de contraintes affectant l'offre suite à des perturbations des chaînes d'approvisionnements. De même, la circulation des personnes et des biens à l'échelle mondiale a brusquement décliné. Par conséquent, le taux de croissance du PIB réel a enregistré en 2020 une baisse historique dans les principaux pays et territoires (-3,5% par rapport à 2019 pour les États-Unis, -6,8% pour la zone euro et -4,8% pour le Japon). En outre, la COVID-19 a bouleversé la vie sociale et les habitudes des gens dans de nombreux pays, et la transformation numérique s'est notamment démocratisée avec le télétravail et les cours en ligne suite au confinement et aux restrictions de déplacement.
En outre, la COVID-19 a fortement restreint les activités diplomatiques de divers pays. Dans le souci d'endiguer la pandémie, la plupart des conférences et consultations internationales, comme l'Assemblée générale des Nations Unies, ont dû être reportées ou organisées en format virtuel. Les visites officielles des chefs d'État et des ministres des Affaires étrangères ont également été considérablement restreintes. Ainsi, les rencontres ministérielles au Japon ont toutes été suspendues après les déplacements du Premier ministre Abe au Moyen-Orient en janvier et ce, jusqu'en octobre avec le déplacement du Premier ministre Suga en Asie du Sud-Est, y compris celles du ministre des Affaires étrangères Motegi en Allemagne en février et au Royaume-Uni en août.
En dépit du contexte, l'activité diplomatique s'est poursuivie sous forme de visioconférences et d'entretiens téléphoniques. Ainsi, le Premier ministre Abe a participé à plus de 40 échanges, le Premier ministre Suga à plus de 30 et le ministre des Affaires étrangères Motegi à plus de 110 du début de la pandémie au mois de décembre. Le ministre des Affaires étrangères Motegi, qui avait repris ses déplacements à l'étranger en se rendant au Royaume-Uni en août, s'est rendu au mois de janvier 2021 dans 23 pays d'Europe, d'Asie du Sud-Est, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique latine, tout en respectant rigoureusement les mesures en vigueur pour éviter toute infection.
Évolution du nombre de nouveaux cas par pays/territoire (moyenne sur 7 jours)




(Photo : bureau des relations publiques du Cabinet)
Grandes réunions internationales reportées ou dont le format a été modifié
