Discours de Monsieur Takeaki MATSUMOTO, Secrétaire d’Etat aux Affaires
étrangères,
lors de la 18ème Session ordinaire du Conseil Exécutif
de l’Union Africaine (UA)
le 27 janvier 2011, Addis Ababa


Anglais, Japonais

Mme. Etta Elizabeth Banda, Présidente du Conseil Exécutif de l’UA, Docteur Jean Ping, Président de la Commission de l’UA, Mesdames et Messieurs les Ministres et les Chefs de Délégation, Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterais vous présenter mes félicitations à l’occasion de cette dix-huitième Session ordinare du Conseil exécutif de l’UA. C’est pour moi un grand honneur d’avoir l’occasion de prononcer un discours lors de cette cérémonie d’ouverture.

Aujourd’hui, je souhaiterais d’abord vous présenter les trois piliers de la diplomatie envers l’Afrique que mène vigoureusement le gouvernment japonais. Je voudrais ensuite vous renouveler la détermination du Japon de construire des relations encore plus solides avec l’UA dans sa conduite de la diplomatie envers l’Afrique.

(La politique africaine du Japon)

Le premier pilier de la politique africaine du Japon est la contribution à la stabilité et à la paix. Le Japon a parcouru, de manière constante, le chemin d’un pays pacifique depuis la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945. Le Japon est l’un des pays qui attachent la plus grande importance à « la paix et la stabilité ».

Je voudrais exprimer les félicitations sincères de la part du Japon sur le référendum qui a été conduit dans le sud du Soudan comme prévu et dans des circonstances globalement pacifiques sans grands troubles. En vue de consolider la paix au Soudan, il est essentiel que les partis concernés du nord comme du sud acceptent les résultats de ce vote qui seront annoncés et qu’ils continuent à coopérer les uns avec les autres en tant que partenaires. Le Japon fournit des assistances pour le référendum, y compris l’envoi d’une mission d’observateurs. Le Japon entend continuer à soutenir activement le processus de paix nord-sud.

J’ai été en visite à Djibouti hier. Afin de faire face aux graves menaces posées par le problème de piraterie et de stabiliser la situation en Somalie, région que l’on pourrait citer comme un foyer de diffusion du terrorisme, le Japon continuera à apporter son soutien visant à améliorer la situation sécuritaire en Somalie et dans les pays environnants, son aide humanitaire et celle dans les domaines des infrastructures.

Afin d’enraciner la paix en Afrique où subsiste ce genre de problèmes, le Japon mettra en oeuvre sa coopération de façon active, à travers notamment son soutien aux centres de formation des opérations de maintien de la paix en Afrique.

Pour réaliser la paix et la stabilité, il est également important d’améliorer la gouvernance et d’enraciner la démocratie.

Souhaitant garder des relations d’amitiés avec la Tunisie, le Japon attache de l’importance au fait que le Premier Ministre Ghannouchi ait annoncé son intention de former un nouveau gouvernement en promettant le respect de la liberté de la presse et la tenue d’élections justes. Nous espérons fortement que les élections présidentielles qui se tiendront dans un futur proche seront organisées de façon libre et juste et dans le calme.

La Côte d’Ivoire a connue des affrontements tragiques qui ont entraîné la mort de citoyens à propos des résultats des élections présidentielles. La situation reste difficile à prévoir. Le Japon, aux côtés de l’UA, de l’ECOWAS et de l’ONU, espère une résolution rapide et pacifique de la situation dans le respect de la volonté du peuple ivoirien qui s’est prononcé, à travers les urnes, pour le Président Ouattara.

Le deuxième pilier de la diplomatie japonaise est d’accroître l’aide au développement, le commerce, et les investissements. Le Japon poursuivra une coopération dynamique avec l’Afrique, en utilisant au mieux ses expériences et ses savoir-faire techniques.

En particulier, le Japon met en oeuvre ses engagements exprimés lors de la TICAD IV de doubler l’APD à destination des pays africains d’ici 2012. Afin de consolider ces efforts, nous organisons annuellement des réunions ministérielles de suivi depuis la TICAD IV. Cette année, nous entendons tenir la réunion fin avril ou dans la première semaine de mai au Sénégal. Nous voudrions voir les ministres en charge des pays africains participer à cette réunion.

Le Japon a décidé en novembre dernier de fournir une aide financière supplémentaire de 380 millions de dollars pour le soutien humanitaire comprenant des aides visant à lutter contre les désastres naturels en Afrique. Dans les secteurs de l’éducation et de la santé, «les engagements Kan» ont été annoncés lors du Sommet de l’ONU sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en septembre de l’an dernier, ceci pour tendre la main aux pays africains qui connaissent de la difficulité à réaliser les OMD. A travers ce genre d’initiatives, le Japon poursuivra activement son soutien pour le développement de l’Afrique.

Les pays africains occupent une place importante dans la diplomatie menée par le ministre des affaires étrangères Maehara dans le domaine économique. Le Japon va oeuvrer pour accroître le commerce et les investissements, en poursuivant le partenariat public-privé à travers, notamment, l’envoi de missions public-privé et une offre financière suffisante pour atteindre l’objectif de doublement des investissements privés, qui est une autre composante des promesses émises lors de la TICAD IV.

Enfin, le troisième pilier de la diplomatie japonaise est d’aborder les questions internationales. Le Japon souhaite contribuer à résoudre celles-ci en travaillant aux côtés de l’Afrique, sur la base des relations de confiance entre le Japon et les pays africains.

Concernant la question du réchauffement climatique, le Japon souhaite l’adoption rapide d’un nouveau texte juridique général permettant d’établir un cadre international juste et efficace auquel participeront tous les principaux pays émetteurs. En parallèle, le Japon tiens sa promesse d’apporter une aide de 15 milliards de dollars sur 3 ans dont les pays africains bénéficieront également. En préparation de la COP17, le Japon collaborera avec l’ensemble des pays africains, dont l’Afrique du Sud qui sera le pays hôte de la Conférence, pour réaliser un cadre effectif sur la base de l’accord de Cancun.

Il est également important de faire en sorte que le Conseil de Sécurité de l’ONU soit doté d’une réelle légitimité dans son rôle de représentant de la communauté internationale d’aujourd’hui. Le Japon souhaite coopérer avec les pays africains pour obtenir rapidement des résultats concrets, y compris une meilleure représentativité de l’Afrique.

(Renforcement des relations entre le Japon et l’UA)

La coopération avec l’Union Africaine est indispensable pour poursuivre notre coopération avec l’Afrique dans des domaines si variés. Nous sommes convaincus que l’UA, elle aussi, attache une importance particulière aux relations de coopération avec le Japon. Le «communiqué conjoint concernant le renforcement des relations de coopération entre le Japon et l’UA», qui a été rendu public lors de la visite du Président Ping au Japon en août dernier, servira de fondement à cette coopération. Nous assurons le suivi de ce commmuniqué, sous le ministre des affaires étrangères Maehara, en oeuvrant pour le renforcement des relations avec l’UA, y compris dans le domaine de la sécurité humaine.

Cette année, la Commission de l’UA participera au processus de la TICAD pour la première fois en tant que l’une des coorganisatrices. Le Japon coopérera de façon étroite avec la Commission de l’UA pour faire avancer le processus de la TICAD, notamment la préparation de la réunion ministérielle de suivi, tous en espérant davantage d’engagement de la part de l’Afrique.

De plus, à la lumière de ce communiqué, le Japon s’engage déjà dans une coopération telle que l’envoi de conseillers japonais en vue de réaliser le programme de l’université pan-africaine et celui de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Le Japon considèrera également l’apport d’une aide technique auprès de la Commission de l’UA.

C’est donc à travers ces différents efforts que nous souhaitons coopérer avec l’UA pour renforcer toujours davantage les relations de coopération entre le Japon et l’UA.

Le thème de ce sommet de l’UA est les « valeurs partagées». Le Japon souhaite aller de l’avant, la main dans la main, avec l’Afrique et l’UA pour poursuivre les valeurs de la paix et de la prospérité que nous partageons ensemble. Le Japon ne s’épargnera aucun effort ni aucune aide pour atteindre cet objectif.

Je vous remercie.



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