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Lyon Summit Information |
Le 21 juin 1996
Q: Monsieur le premier ministre, vous allez vous rendre la semaine prochaine en France à la fois pour participer au sommet du G7 à Lyon et également pour rencontrer le président Chirac. Plusieurs sujets ou dossiers politiques et économiques sont à l'ordre du jour de ce sommet. Sur quel dossier le gouvernement japonais compte-t-il insister auprès de ses partenaires à ce G7, et d'autre part quelle est la politique que le gouvernement japonais entend pratiquer, peut être défendre auprès de ses partenaires, sur le sujet de l'aide au développement et en particulier de la dette des pays les plus pauvres?
Premier ministre du gouvernement japonais Ryutaro Hashimoto: Tout d'abord j'attends avec beaucoup de plaisir ma visite à Lyon la semaine prochaine que j'effectuerai avec mon épouse. Comme je l'ai promis a Monsieur Chirac à l'occasion de la rencontre Asie Europe (ASEM) qui a eu lieu l'autre jour, j'apporterais mon soutien et ma coopération à cette conférence au sommet et je serais fidèle à ma promesse. Comme j'adhère entièrement au sujet qui a été choisit pour la conférence au sommet, à savoir la globalisation, je ne peux faire autrement qu'apporter un soutien entier à ce sujet. La globalisation nous demande de nous adapter à une nouvelle situation. Dans ce sens, c'est un défi qu'il faudrait que nous relevions; mais en même temps la globalisation c'est une force motrice pour la croissance économique du monde. C'est pourquoi nous devons également la considérer comme une opportunité qui nous est fournie. Parmi les sujets économiques je voudrais souligner l'importance du problème des pays en voie de développement. Au cours de cette conférence au sommet, je voudrais surtout insister sur l'importance de la mise en oeuvre en commun, tant par les pays en voie de développpement que par les pays industrialisés, des objectifs concrets tels que la réduction de moitié de la population pauvre, la réduction de la mortalité infantile, la généralisation de l'enseignement primaire. Et ceci dans le but d'établir un nouveau partenariat global. En même temps, notre pays met en place des mesures d'allègement de la dette envers les pays à revenus bas qui supportent une charge excessive, tout en tenant compte des discussions effectuées au Club de Paris. Déja lorsque j'étais ministre des finances, nous avons toujours souligné l'importance de la discussion effectuée au sein de ce club. D'autre part, pour les pays les plus pauvres qui doivent des dettes excessives aux instances financières internationales, des discussions sur des cadres ayant pour but le soulagement de leurs dettes sont en cours, soit au sein du Fonds monétaire soit au sein de la Banque mondiale. Nous voulons donner de l'élan à ces discussions.
Q: Monsieur le premier ministre vous savez que la globalisation de l'économie a certaines chances mais a aussi des conséquences négatives en terme de chômage dans les pays riches, quelle est la position du Japon sur ce sujet?
Premier ministre Ryutaro Hashimoto: Vous me posez une question très difficile. La globalisation demande nécessairement des réformes de la structure économique tels que des efforts de rationalisation au sein de l'entreprise ou des ajustements structurels des industries. C'est un processus qui est forcément accompagné de frictions et de difficultés. Je pense que c'est partout pareil dans le monde, ce sont plutôt sur ces problèmes qu'est attiré l'attention des gens. Mais il faudrait envisager la suppression et l'assouplissement de la situation des choses qui entravent le libre mouvement des activités économiques, en clair il faudrait accroître la flexibilité du marché des biens, des services et du travail. C'est ainsi que nous pouvons surmonter les tensions qui accompagnent la globalisation, renforcer le dynamisme économique, et finalement préparer un environnement qui portera largement des fruits à la fois aux entreprises et aux individus. Actuellement nous sommes en train d'élaborer et de revoir les plans de promotion des règlementations, tout ceci en vue d'accélérer la réforme de la structure économique dans notre pays. D'ailleurs il y a quelques jours la Diète s'est terminée, et nous avons eu beaucoup de peine à ouvrir une brèche dans le problème difficile des mauvaises créances des établissement financiers au Japon, dont "Jusen" qui est certainement un problème connu. Nous voulons que cette solution apportée au problème de "Jusen" soit un premier pas, pour effectuer une réforme du système financier japonais tout en apportant des solutions à d'autres problèmes de créances douteuses au Japon. Ceci est un exemple de nos efforts de réforme de la structure économique au Japon, et nous n'allons pas nous limiter dans ce domaine, nous allons élargir les domaines sur lesquels nous allons effectuer ces réformes. Pourtant ce sont des efforts qui ne sont pas toujours bien accueillis, qui ne sont pas toujours populaires, mais c'est une chose qu'il faut entreprendre.
Q: Monsieur le premier ministre, depuis 5 ans la Russie est associée au plus haut niveau au sommet du groupe des sept, est-ce que la Chine qui a un poids économique, politique, commercial de plus en plus lourd, doit être un jour associée à ces travaux?
Premier ministre Ryutaro Hashimoto: Je crois que c'était il y a à peu près 20 ans que la conférence au sommet a été créée à l'initiative de la France, et depuis cette conférence a joué un rôle important comme lieu de discussions entre les principaux pays industrialisés et démocratiques sur les problèmes économiques de l'ordre international. Vous avez dit que la Russie s'associe à la conférence du sommet, mais je crois que M. Chirac est contre l'idée du groupe des huit. En effet, depuis 5 ans la Russie participe à la discussion politique et non pas à la discussion économique, mais je pense que M. Chirac n'est pas pour la participation de la Russie dans les discussions économiques. En effet la Chine a joué un rôle important dans la région Asie-Pacifique, et d'ailleurs je suis toujours intervenu dans ce sens en disant que la Chine joue un rôle important. Et donc nous pensons qu'il est important d'approfondir le dialogue et la coopération avec la Chine a propos des différents problèmes internationaux. D'ailleurs, lors de l'évènement de la place Tien-an-men, lorsqu'aucun des ministres des pays industrialisés ne s'est approché du sol chinois, j'était le premier ministre à mettre le pied sur le sol chinois après cet évènement. C'était juste avant la déclaration de la crise du Golfe. Je continue toujours à affirmer qu'il faut déployer des efforts pour accueillir la Chine par exemple au sein de l'Organisation mondiale du commerce. Mais d'autre part pour que nous puissions nous assurer que la conférence au sommet puisse être un lieu de discussion franc et substantiel, comme il a toujours été, et être un lieu de concertation politique efficace des pays démocratiques développés, nous pensons que l'adhésion d'un nouveau membre doit être examinée avec prudence.
Q: M. le premier ministre, je voudrais parler des élections russes; ma question sera double. Je voudrais savoir comment la Japon apprécie-t-il la nouvelle donne politique en Russie, avec d'une part le ralliement du Général Alexander LEBED à Boris ELSTINE et d'autre part le limogeage, au lendemain de l'annonce de ce ralliement, de trois des plus proches collaborateurs du président russe? Est-ce que cette situation inquiète le Japon? Et ma deuxième question, pensez-vous que les discussions du G7 sur la Russie auront le même poids en l'absence du président Eltsine?
Premier ministre Ryutaro Hashimoto: Pour la première question je voudrais vous répondre de la manière suivante: avant d'être désigné premier ministre j'était ministre du MITI, et mon homologue en tant que ministre du MITI en Russie était le vice-premier ministre Monsieur SOSKOVETS; entre lui et moi-même, lorsque j'étais encore mnistre du MITI, nous avions pu établir une très bonne coopération et ce rapport se perpétue depuis que j'ai cédé ma place à mon successeur. Surtout en ce qui concerne l'Extrême-orient, c'est une région qui est fort éloignée peut-être pour vous les européens mais pour nous c'est la partie très proche du territoire russe, et bien concernant cette région d'Extrême-orient je crois que nous avons pu avoir une très bonne coopération avec M. SOSKOVETS. Forcément puisque ce bon interlocuteur est parti, nous sommes obligés de vous dire que nous sommes un petit peu confus. Bien sûr nous avons toujours de bonnes relations avec le président M. ELTSINE, avec le premier ministre Monsieur CHERNOMYRDIN et le ministre des Affaires étrangères. Mais dans le domaine du commerce c'était toujours M. SOSKOVETS qui était notre interlocuteur. Puisque notre interlocuteur est parti il est vrai que nous sommes un petit peu perdu, mais il faudrait attendre un peu jusqu'à ce que nous puissions à nouveau établir un rapport de confiance avec son successeur. Je viens de citer un des exemples, mais c'est vrai que cette année pour la première fois nous venons d'élaborer une coopération entre le Corps de défense japonais et le ministère de la défense russe. Donc les changements des personnes excercent des influences dans divers domaines, mais nous ne voulons pas faire de tout ceci un obstacle pour continuer notre amitié avec les russes. Il est regrettable que le président ELTSINE ne soit pas présent au sommet, mais d'autre part l'élection présidentielle en Russie a beaucoup attiré l'attention de la population russe, et le taux de participation a été très élevé lors de cette élection qui s'est déroulée dans un climat de liberté et d'impartialité. J'apprécie fort ce fait quant au progrès vers la démocratisation de ce pays. Nous souhaitons vivement que la politique de réforme se poursuive sans marche arrière même après la présidentielle, et que les efforts vers plus de démocratie continuent. Donc je crois que les chefs d'état et de gouvernement qui participent à la conférence du sommet vont certainement sentir que c'est un peu triste que le président russe ne participe pas à la conférence, mais si la raison de son absence est due à l'élection je suis sûr qu'ils sont en même temps très satisfait qu'il y ait un progrès de démocratisation dans ce pays. Donc il y a d'une part un peu de tristesse et d'autre part une certaine satisfaction quant à la démocratisation.
Q: M. le premier ministre si vous le permettez on va poursuivre le tour du monde, et je voudrais vous interroger sur les Nations Unies. Le secrétaire général Monsier Boutros Boutros Gali vient d'annoncer qu'il était candidat pour un second mandat, alors est-ce que le Japon soutient cette candidature et ensuite votre pays est candidat à un siège permanent au conseil de sécurité. Quels sont les politiques, selon vous, et responsabilités que le Japon est prêt à assumer en tant que membre permanent du conseil de sécurité?
Premier ministre Ryutaro Hashimoto: Alors pour votre première question, comme c'est la première fois que l'on me pose cette question, permettez-moi de regarder un petit peu les notes que m'ont préparées mes collaborateurs. D'après ce que m'ont préparé mes collaborateurs c'est marqué point un: le gouvernement japonais n'a pris aucunes décisions concernant ce second mandat du secrétaire général de l'ONU. Je pense qu'à partir de là je vais parler moi-même en choisissant mes mots. Je suis informé que le secrétaire général Boutros Gali a pris la décision de se présenter pour un second mandat de secrétaire général de l'ONU, mais en même temps je crois savoir que les Etats-Unis veulent empêcher le renouvellement de son mandat quitte à exercer leur droit de veto. Le secrétaire général onusien sera nommé à l'assemblée générale suite à la recommendation du conseil de sécurité, et je pense que c'est à partir de l'automne que l'examen sur ce sujet va commencer de manière sérieuse. Donc, nous voulons dans ce cas observer avec beaucoup d'attention l'évolution de la situation, et ensuite prendre notre décision. En ce qui concerne votre seconde question, je crois que la vocation du conseil de sécurité a fortement évolué ces derniers temps, et que sa vocation est devenue plus importante sur différents domaines. Lorqu'il y avait encore un conflit entre le camp de l'est et le camp de l'ouest, je crois que la vocation du conseil de sécurité était limitée au sens étroit du maintien de la paix et la sécurité internationale. Si nous étions encore à cette époque, je pense que même si le Japon s'était présenté comme membre permanent du conseil de sécurité, il n'aurait pas pu jouer un grand rôle. Mais maintenant que la guerre froide s'est terminée, ce sont déclarés d'autres conflits régionaux, et se sont d'autres problèmes comme celui de la démographie de la population ou des réfugiés qui se sont soulevés. Dans ce contexte il faut faire de l'aide humanitaire et de l'apport de secours aux réfugiés, et ce sont donc les chambres d'activité du conseil de sécurité qui se sont élargies, et je pense que le conseil commence à assurer un rôle plus important. Autrement dit, s'il s'agissait de la période passée, le Japon n'aurait pu se vanter que de sa contribution financière aux Nations Unies. Mais actuellement nous sommes en train de jouer un rôle dans différents domaines, comme les opérations de maintien de la paix, les efforts dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaire, ou une implication dans le problème du développement, ou encore par les efforts déployés pour résoudre des problèmes régionaux tout aussi bien que par nos efforts dans le domaine humanitaire. Et nous pensons que nous avons la volonté et la capacité de nous acquiter d'une responsabilité en qualité de membre permanent du conseil de sécurité, et d'ailleurs je crois que de nombreux membres de la communauté internationale approuvent ce fait. Je ne peux pas vous faire un grand discours éloquent, mais nous voulons jouer un rôle ayant une plus grande responsabilité dans le monde.
Q: Monsieur le premier ministre quel est selon vous l'état idéal des relations entre l'Europe des 15 et le Japon?
Premier ministre Ryutaro Hashimoto: L'autre jour lorsque j'ai eu l'occasion de discuter avc votre ministre des Affaires étrangères Monsieur de Charette sur le problème du commerce, nous avons abordé le problème de l'aéronautique. A cette occasion j'ai dit la chose suivante: si nos relations sont limitées uniquement à ce problème je pense que j'ai droit à être félicité par le gouvernement français. J'ai dit que lorsque j'était ministre du transport pour l'agence de la sécurité maritime nous avons acheté le Falcon, et lorsque j'était ministre des finances nous avons acheté le Super-Puma, également pour l'agence de la sécurité maritime. En plus, lorsque j'ai amené mon épouse à Paris, elle a bien sûr fait beaucoup d'achats et après j'ai eu un petit problème de règlement. Mais c'est vrai que par rapport aux relations nippo-américaines ou bien aux relations américano-européennes, les relations nippo-europénnes sont moins intenses et c'est vrai que je m'en soucie un petit peu. Mais je suis persuadé que lorsque nous voulons améliorer les rapport nippo-européens nous ne pouvons pas atteindre ce but en travaillant uniquement sur un plan économique. Pour intensifier une relation il faudrait avoir un respect vis à vis de son interlocuteur qui est son partenaire. Nous avons déjà une longue histoire d'échanges, et nous partageons les mêmes valeurs fondamentales, donc je pense sincèrement qu'il faudrait multiplier les occasions d'échanges dans tous les domaines à commencer par les domaines les plus durs. Dans ce sens, je pense que la rencontre Asie-Europe, l'ASEM qui a eu lieu l'autre jour, était vraiment une occasion pour illustrer qu'une coopération étroite est indispensable entre le Japon et l'Europe, pour relever le défi des différents problèmes internationaux auxquels fait face le monde. Au cours de cette rencontre de l'ASEM il y eu plusieurs discussions, par exemple il y eu la proposition de créer une sorte de conférence de suivi mais peut-être à une plus petite échelle pour avoir un lieu de discussions entre les asiatiques et les européens, ou bien d'autres ont dit qu'il faudrait accroître les occasions d'échanges de la jeunesse entre les deux continents ou bien sinon multiplier les échanges culturels ou artistiques entre ces deux régions. C'est vrai, j'admets qu'il y a une certaine disparité entre les différents pays européens à propos de l'intensité de nos relations. C'est vrai qu'il y a des pays comme la France avec laquelle nous avons une longue histoire d'échanges et c'est vrai qu'avec d'autres nous n'en n'avons pas autant. Mais en tout cas, pour régler ce problème de nos relations, nous ne pouvons pas nous limiter au domaine économique. Ecoutez je ne vais quand même pas vous demander d'apporter un soutien à ma campagne électorale, mais il ne faudrait pas se limiter aux domaines culturels et économiques, il faudrait aussi pourquoi pas, faire plus d'échanges politiques.
Q: M. le premier ministre pour revenir à la Chine une double question. Le 10 juin la Chine a procédé à un nouvel essai nucléaire, votre pays a condamné cet essai mais a également dit que l'on excluait de revoir ses prêts à ce Pays. Est-ce que vous mettez sur le même plan les essais nucléaires chinois et les essais français qui se sont terminés en janvier. Deuxième partie de cette question; vous avez dit le 11 juin que les questions des droits de l'homme et les questions commerciales ne devraient pas être liées au sommet du G7. Pouvez-vous expliquer votre philosophie au prochain sommet?
Premier ministre Ryutaro Hashimoto: Je crois que votre question pose deux problèmes donc je vais répondre dans l'ordre. Tout d'abord quel que soit le pays qui effectue des essais notre position est de demander un arrêt immédiat des ces essais nucléaires. Je pense que c'est une position tout à fait normale pour un pays qui a connu les bombardements à Hiroshima et à Nagasaki. De ce point de vue, que ce soit la Chine ou la France, nous avons toujours exprimé notre profond regret à la procédure de ces essais, et nous avons travaillé pour qu'il n'y ait pas de reprise des essais nucléaires. Mais je ne voudrais pas que vous oubliiez le fait que nous avons pris une mesure depuis Août dernier de gel de toute coopération financière non remboursable en principe envers la Chine. Comme vous allez très bien vous en rendre compte si vous m'observez bien, les japonais sont assez timides et n'osent pas prendre des mesures aussi dures. Cependant, à l'encontre de notre pays voisin, qui est très proche de notre pays, c'est a dire la Chine, nous maintenons toujours cette mesures sévère sans précédent, de gel de toutes coopérations financières non remboursable de principe. Donc je ne suis pas du tout d'accord à ce vous disiez que le gouvernement japonais ne met pas sur le même pied la France et la Chine. Plutôt, vous pouvez noter que nous apprécions beaucoup l'attitude très positive de la France pour promouvoir la conclusion des négociations sur le Traité interdisant tout essai nucléaire, le traité CTBT. Et nous voulons surtout coopérer avec la France pour pouvoir aboutir à une conclusion rapide de ce traité. Ensuite concernant votre seconde question vous venez de dire qu'il ne faudrait pas lier les problèmes des droits de l'homme aux problèmes commerciaux, une intervention que j'ai faite le 11 juin, mais je n'arrive pas du tout à me souvenir de cette intervention. Je ne sais pas si j'ai le droit de vous poser une question: où avez-vous entendu cette intervention?
Q: Je l'ai recherchée dans la documentation que nous avons mais il me semble que ce serait bien le genre de passe japonaise.
Premier ministre Ryutaro Hashimoto: Je pense
que ce n'est pas tellement le rapport entre les droits de
l'homme et le problème commercial mais plutôt entre les
normes du travail et du commerce. Parce que je ne me
souviens pas du tout avoir effectué une discussion en
rapport avec les droits de l'homme et le commerce. En
tout cas le 11 juin je crois que j'était à la Diète,
je ne me souviens pas du tout de ça. Donc permettez-moi
de répondre sous l'hypothèse que c'était certainement
une intervention concernant le commerce et les normes du
travail. J'ai beaucoup travaillé sur cette relation
entre les normes du travail et le commerce dans les
différentes instances, comme les rencontres
quadrilatérales. En effet, nous avons aussi fait des
discussions sur le rapport entre les problèmes
commerciaux et les droits de l'homme. Ma position
fondamentale est qu'il faut respecter les droits de
l'homme tout aussi bien qu'il faut respecter les normes
du travail. Mais il ne faut pas utiliser tout ceci comme
prétexte à un protectionisme, je pense que c'est une
attitude inadmissible. Et ce que je n'ai cessé de
répéter concernant les normes, les standards de
travail, c'est certainement un sujet sur lequel il faut
débattre à fond, ce sont des discussions qui devraient
avoir lieu au sein du bureau international du travail.
Depuis la fin de la seconde guerre, depuis que le Japon a
recouvré son indépendance jusqu'à aujourd'hui, nous
avons ratifié de nombreux traités concernant le BIT et
d'ailleurs le BIT nous a donné beaucoup de
recommendations sur ce sujet. C'est vrai que parmi les
recommendations de ce traité il y avait des choses qui
n'étaient pas tout à fait adaptées à la situation du
travail au Japon. Parfois c'était des recommendations ou
des traités qui ennuyaient un petit peu le gouvernement
japonais. Mais dans l'ensemble le BIT a joué un rôle
important pour la protection des travailleurs japonais.
D'ailleurs je vais citer l'exemple de la centrale
syndicale, la plus grande "Rengo"; et bien les
cadres de la Rengo ont plutôt le sentiment que ces
derniers temps, la communauté internationale ne met plus
tellement de poids au BIT comme c'était le cas dans le
passé. C'est vrai que lorsque vous traitez le problème
commercial, le problème des droits de l'homme chevauche
beaucoup le problème des standards, des normes du
travail, mais nous affirmons toujours que, d'après notre
expérience, il faudrait tirer grand profit du travail du
BIT et utiliser en quelque sorte de manière efficace,
cette instance internationale. En clair je veux dire que
toutes ces normes ou ces instances ne devraient pas être
utilisées comme une arme, un outil de protectionisme.
Merci beaucoup.